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Les habitants contre l'ouverture d'une carrière de calcaire

par Khaled Boumediène

A Aïn Fatah, la mobilisation est forte autour du projet de carrière sur le site dit Taouïa. La démarche est un peu inédite et traduit l'immense inquiétude des habitants de Taouïa, qui se sont rassemblés tel un homme pour exiger l'annulation de l'autorisation d'exploitation d'une carrière de calcaire accordée par l'Agence nationale des biens miniers (qui relève du ministère de l'Energie et des Mines) à une société privée. L'entité sur laquelle pourrait s'installer cette nouvelle et gigantesque carrière, se déployant sur une surface de trente hectares. Ils sont rejoints dans leur crainte par des habitants des villages avoisinants et par des riverains de Aïn Fatah. «Nous rejetons catégoriquement toute implantation d'un tel projet dont l'impact écologique et sanitaire est très destructeur, nous interpellons les responsables de l'Agence nationale des biens miniers sur les conséquences de leur décision et demandons que soient préservés les villages et la qualité de leur environnement», s'inquiètent des habitants de Taouïa, encore sur le qui-vive, que nous avons rencontrés sur les lieux. «On ne veut pas de cette carrière», crie un septuagénaire qui nous montre du doigt des centaines d'arbres (oliviers, figuiers, amandiers...) saccagés par des engins de terrassements. Pour ces villageois, tout s'est enchaîné précipitamment. «A-t-on mesuré les conséquences de l'exploitation de cette gigantesque carrière sur notre vie quotidienne et sur notre patrimoine historique pour les 50 prochaines années ?» L'Agence nationale des biens miniers a manqué de prudence et de transparence, regrettent les habitants. Contacté, un membre de l'exécutif de l'APC de Aïn Fatah, qui se dit favorable à l'annulation de l'autorisation d'exploitation accordée à la société privée, rappellera qu'il ne relève pas des prérogatives de l'APC d'autoriser ou de refuser l'exploitation de cette carrière de calcaire qui va à l'encontre de la volonté populaire et de son bien-être. Selon ce dernier, une enquête a été ouverte par la police des mines pour déterminer le bien-fondé de la revendication citoyenne et statuer en dernier ressort sur les suites à donner à cette affaire dite de la carrière de Taouïa.