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Energie : Barak Obama voudrait offrir un mégaprojet de 70 milliards de dollars à l'Iran

par Y. Mérabet *

Un projet de taille exceptionnelle abandonné par le NEPAD sera au menu des négociations de paix entre l'Iran et les Etats-Unis, le mégaprojet Transafrican Gas Iranian (TGI) va transformer rapidement la vie des 640 millions d'Africains. Il leur portera bonheur et prospérité.

Des millions d'emplois seront créés, des millions de foyers seront égayés par l'électricité, le gaz et l'eau, le rêve afro-américain, longtemps exorcisé, s'est enfin réalisé. 'Tata Obama' aura dans sa 'case Obus' du gaz pour s'éclairer, se chauffer et étancher sa soif, c'est la moindre des pensées que doit rendre un petit-fils à sa grand-mère.



Un investissement arabe pour la paix



L'instabilité des régimes politiques en Afrique et la survie de ces régimes en place ont poussé fortement ses dirigeants à concevoir de malicieuses échappatoires politiques, tel que le NEPAD qui devait prendre en charge la concrétisation des grands projets structurels maturés et bancables de l'Afrique. Le NEPAP a gelé ses projets de développement socio-économiques par manque d'investisseurs dit-on !

Les pays producteurs de pétrole des pays du Golfe persique, qui cumulent un surplus pétrolier de 2.600 milliards de dollars, hésitent, par manque d'audace, de fructifier leurs surplus pétrolier par un investissement massif en Afrique. Le continent africain reste le plus riche et le plus prospère des continents, solvable par ses richesses naturelles et sa force du travail.

Les gigantesques revenus du pétrole devront renforcer les investissements des pays du Golfe en Afrique noire, pour le rattrapage social et économique d'une grande partie de ce continent appauvri par la colonisation et sous la domination omniprésente des compagnies occidentales, notamment : françaises, britanniques et allemandes qui se livrent au pillage des ressources. Le surplus pétrolier des pays du Golfe devra être de l'ordre de 3.000 milliards de dollars entre 2005 et 2020. Près de la moitié de ce montant sera investie dans la région du Moyen-Orient, à laquelle s'ajoutera un montant de 750 milliards de dollars qui sera investi dans la région du Moyen-Orient et l'Afrique du Nord, indique un cabinet Londonien. Les pays du CCG (Arabie Saoudite, Koweït, Emirats Arabes Unis, Oman, Bahreïn et Qatar) viennent de faire des placements, cette année, de l'ordre de 200 milliards de dollars dans les banques occidentales, en dépit d'une Afrique en quête d'argent pour son rattrapage socio-économique.

L'Afrique noire reste encore le 'nègre' des pays nantis et proie de la pauvreté et des calamités naturelles.

L'Afrique noire succombe devant le clos des pays nantis. Alors, qu'il suffirait d'un peu de perception et de courage à ses nantis, pour qu'ils s'aperçoivent que de grandes opportunités pour l'investissement se trouvent en Afrique noire dans des créneaux du 'développement primaire' ; le gaz, l'électricité et l'eau.



LE NEPAD

 

Résultat de la fusion du Plan du millénaire présenté par le président sud-africain, Thabo Mbéki, et les chefs d'Etat nigérian et algérien auquel s'est ensuite joint l'Egyptien, Hosni Moubarak, avec le Plan Omega du Sénégalais Abdoulaye Wade, le Nouveau Partenariat pour le Développement Economique de l'Afrique.

Le NEPAD a été conçu pour s'occuper des défis actuels du continent africain. Les problèmes tels que l'accroissement de la pauvreté, le sous-développement et la marginalisation persistante de l'Afrique noire, ont nécessité une intervention radicale nouvelle, menée de mains de dirigeants africains. Présenté comme la solution miracle sensée redonner vie à une Afrique en mal de développement, le NEPAD peine à décoller véritablement en dépit de quelques acquis politiques insignifiants. De là à lui prédire un destin similaire à toutes les initiatives économiques prises par les dirigeants africains. .

Le NEPAD n'a pas pu s'occuper des défis actuels du continent africain. Les problèmes tels que l'accroissement de la pauvreté, le sous-développement et la marginalisation persistante de l'Afrique noire n'ont nécessité aucune intervention radicale nouvelle, devant être menée de mains de dirigeants africains qui se disent maîtres d'une nouvelle révélation qui garantit la renaissance de l'Afrique.

Car il est difficile de dire aujourd'hui, si la stratégie adoptée par les responsables du NEPAD permettra d'atteindre les objectifs assignés initialement à ce projet d'envergure. La décision a été prise par les membres créateurs du NEPAD de faire marche-arrière en l'intégrant à l'OUA, une façon discrète d'assumer l'échec des décisions africaines.

Les Africains peuvent patienter encore en attendant qu'une autre 'révélation divine' soit accouchée par les sages présidents africains.

 

L'Iran, un candidat de premier choix pour le développement de l'Afrique



D'une pierre deux coups, la paix au Moyen-Orient et la prospérité en Afrique noire
L'Iran qui possède la deuxième réserve mondiale connue de gaz naturel, soit plus de 28 000 milliards de m³, pourrait avoir des débouchés considérables pour couvrir la demande en énergie de l'Afrique noire sur plusieurs décennies. Des entraves politiques et commerciales lui ont été créées par l'administration Bush, pour l'empêcher de développer le gisement géant 'Pars', les compagnies occidentales (françaises et allemandes) se sont enlisés dans le conflit pour retarder au maximum le planning de développement. Les Etats-Unis ont l'Iran dans leur ligne de mire et multiplient les pressions économiques pour empêcher les compagnies pétrolières occidentales de participer à l'exploration et à l'exploitation des hydrocarbures de ce pays. Au motif insensé, que Téhéran veut se doter de l'arme nucléaire et menace Israël, les Etats-Unis sont parvenus à faire adopter par le Conseil de sécurité des Nations unies trois séries de sanctions visant l'Iran. L'administration du président Bush, qui ne répugne pas à l'unilatéralisme, a mis en place son propre boycott. Même avec l'aide de la Grande-Bretagne et de la France, Washington n'a pas, à ce jour, obtenu de la communauté internationale que les sanctions soient étendues au domaine de l'énergie. Si les sanctions imposées par Washington contraignent l'Iran à se tourner vers l'Asie, que pourra-t-il bien rester à l'Europe pour assurer son indépendance énergétique et que devient l'Afrique sans le concours de l'Iran ?

Mais, le président des Etats-Unis entrant contribuera certainement à l'établissement d'un nouvel ordre mondial et établira des liens économiques fraternels entre les pays et les continents. Le président Obama a promu le retour de la paix, il est décidé d'ouvrir les portes du dialogue, de dissocier l'économie de la politique et mettre fin aux conflits mondiaux qui entravent le développement des nations et des peuples. Il s'en passera des intermédiaires et des non-concernés européens, pour négocier face à face avec l'adversaire et accomplir la destinée de ce monde. Le spectre d'une confrontation nucléaire, fomenté par Israël et les pays occidentaux, s'éloigne et les Etats-Unis reviennent à la raison, admettant cette fois-ci que la paix avec l'Iran se négocie sans recourir à la force. L'Iran, détenant les premières réserves énergétiques au Moyen-Orient, pourrait contribuer au développement de l'Afrique par la livraison du gaz et les Arabes, exportateurs de pétrole, par l'apport de fonds. Les Etats-Unis récupéreront un ancien fournisseur pour assurer la continuité de leur approvisionnement en gaz et en pétrole dans de meilleures conditions. L'Iran se veut investir au programme du NEPAD et réussir là ou le G8 et le CCG ont échoué.

Le Transaharian Gas Iranian sera composé en trois branches respectives : la première de 5.100 km, la deuxième de 3.000 km et la troisième de 5.600 km, il desservira en gaz 2 pays arabes et 41 pays africains, l'électricité et le pompage d'eau viendront en deuxième phase une fois que tous les pays seront branchés sur le réseau gaz. Chaque pays sera doté d'une centrale ou de plusieurs centrales électriques à flamme pour produire de l'électricité. Il n'y aura pas de terminal final du gazoduc, mais tout simplement une grande réserve gazométrique gonflée à une certaine pression, et d'où, par des piquages, on alimente les centrales électriques et les populations en gaz domestique. En cas de nécessité, ce gazoduc pourra recevoir le gaz naturel collecté par le TGS le long de son parcours (projet du NEPAD d'intérêt européen gelé à présent) qui devait relier le Nigéria à l'Espagne via le Niger et l'Algérie. L'impact de cet événement économique sur le continent africain est d'une grande ampleur, car il solutionnera une partie du sous-développement de l'Afrique noire, la plus touchée par ce 'fléau'.

Ce projet ouvrira des perspectives solides et solidaires entre les pays africains traversés par ce gazoduc et créera une solide union économique de 41 pays africains. Un lien rénovateur, et l'arrivée de l'électricité, du gaz et de l'eau dans les contrées défavorisées où les rassemblements humains sont importants, va créer un tissu industriel qui arrêtera le flux migratoire des populations africaines vers l'Europe ; qui est normalement la plus touchée par ce fléau. Nous attendons un appui pour ce projet et une précieuse aide de la part des pays touchés par ce grand fléau pour le rétablissement de ces pays à leur territoire d'origine. Le Transafrican Gas Iranien sera applaudi par tous les écologistes du monde, car il a un impact positif sur l'environnement et la préservation du climat de notre planète. Des milliers d'hectares de forêts sont déboisés en Afrique chaque année, d'où une partie est utilisée comme bois de chauffage par les populations déshéritées, ce bois prélevé surtout des maigres surfaces boisées, seul rempart écologique contre la désertification et créateur de zones humides. La concrétisation du TGI mettra fin à ce fléau dévastateur, qui contribue à la mort de notre planète.



Quelques indices économiques sur l'Afrique :



Les initiateurs du NEPAD n'hésitent pas à affirmer que le financement du développement passe notamment par le biais des investissements privés à plus long terme. Pourtant, celui-ci ne cesse de baisser en Afrique subsaharienne. Une situation qui ne surprend du reste guère à cause, justement, de l'instabilité socio-politique chronique de cette région. Il est reproché au NEPAD d'être un mystère pour la société civile qui aurait pourtant due en être un partenaire incontournable, de s'inscrire dans un schéma prometteur et néo-libéral capable de sauver l'Afrique de la crise de développement. L'Afrique noire ne survit que par des dons de charités qui reposent injustement sur des conditions unilatérales des huit pays les plus riches de la planète G8, une manière efficace de coloniser l'Afrique noire convoitée pour ses ressources naturelles, cette manière d'agir rappelle étrangement tant dans la forme que dans le fond, la façon de procéder de la Banque mondiale et du FMI. L'Afrique est une région du monde riche en ressources, et non une région déshéritée comme on le pense, ce sont ses dirigeants corrompus qui ont appauvri et terni son image.

L'Afrique noire a des revenus réels qui sont en moyenne inférieurs du tiers à ceux de l'Asie du Sud, dernière au classement des plus pauvres. Dans les années 1990, l'Afrique subsaharienne, qui abritait déjà 25 % des victimes de la pauvreté absolue dans le monde, a vu ce chiffre passer à 42 %, et l'Afrique est le seul continent où la pauvreté continue d'augmenter aujourd'hui. Plus de 340 millions de personnes, soit plus de la moitié de la population africaine, vivent avec une moyenne de 0,5 euro par jour et par personne. Ces cinq dernières années, les pays africains ont enregistré des taux de croissance moyens de 3,2 %, comparés aux 7 % nécessaires pour atteindre les objectifs de développement du millénaire. L'Afrique représente moins de 1 % des flux mondiaux de l'investissement, alors qu'on estime à 40 % la part de l'épargne africaine qui est investie en dehors de l'Afrique. L'Afrique est la seule grande région où l'investissement et l'épargne par habitant ont diminué après 1970. 32 des 38 pays pauvres les plus endettés du monde se trouvent en Afrique.

La moyenne de consommation électrique en kilowatt par habitant et par an, se répartit comme suit :

Europe : 3260,8 ; Afrique du Nord : 716,1 (Algérie : 480,6) ; Pays arabes : 5438,5 ; Etats-Unis : 9737,4 ; Amérique Latine : 1207,2 ; Afrique de l'Ouest : 386,1 ; Afrique équatoriale: 129,4.

Les chiffres les plus bas : Mali : 20 ; Niger 20 ; Bénin : 37,3 ; Soudan : 47,3, (moyenne Afrique noire : 106,6 KWh).

La pauvreté, qui est l'une des causes principales du manque d'infrastructures électriques, n'explique pas tout.

La volonté politique compte aussi énormément. Ainsi, la Chine, qui a lancé dès le milieu des années 80 un programme d'électrification, compte aujourd'hui 98 % de personnes raccordées au réseau. Un taux non atteint même par les pays les plus riches du continent africain, comme l'Afrique du Sud.



Une population croissante



- L'Afrique compte 840 millions d'habitants (Afrique subsaharienne 680 millions; Afrique du Nord 160 millions).

D'ici à 2025, la population de l'Afrique subsaharienne atteindra 1,1 milliard, et ce, malgré le décès de plus de 5 500 personnes atteintes du sida par jour.

Population affamée

 - Près de 34 % de la population africaine souffre de carence alimentaire grave, soit presque deux fois plus que pour le reste des pays en développement. C'est la seule région du monde où les gens meurent par la faim.

Les femmes africaines produisent plus de 2/3 des produits agricoles et jouent un rôle actif dans le commerce et la transformation, c'est dans ce continent que les droits de la femme sont bafoués.

L'exode des cerveaux

- L'Afrique a le taux de chômage chez les jeunes le plus élevé du monde (25,6 % au Moyen-Orient et en Afrique du Nord et 21 % en Afrique subsaharienne).

- L'Afrique perd environ 20 000 professionnels par année au profit des pays développés.

Urbanisation galopante

- Le continent africain connaît la croissance urbaine la plus rapide au monde. D'ici à 2030, la moitié de sa population vivra et travaillera en milieu urbain.

 72 % de la population urbaine d'Afrique vit dans des bidonvilles.

- Seul 7,5 % de la population des villes vit dans des demeures qui sont reliées à un réseau d'égouts.

Un bilan saisissant

- C'est en Afrique subsaharienne que l'on retrouve les 2/3 des nouveaux cas de VIH et les 3/4 des décès qui y sont liés.

 - Vingt-huit millions de personnes, un chiffre de peu inférieur à celui de la population du Canada sont aujourd'hui infectées par le virus.

Certains pays de l'Afrique, notamment ceux de l'Est et de l'Ouest, enregistrent un ralentissement de la propagation du VIH/sida depuis quelques années.

L'accès à l'eau potable

- Seulement 58 % de la population africaine a accès à l'eau potable.

- Plus de 85 % de la population de l'Afrique du Nord a accès à des sources d'eau améliorée.

L'alphabétisme

- Les inscriptions aux premières années d'école secondaire ont passé de 28 % en 1991 à 46 % en 2003.

- Bien que le taux d'alphabétisme va croissant depuis quelques décennies, environ 40 % des Africains de 15 ans et plus et 50 % des femmes de 25 ans et plus sont analphabètes.

Le fardeau de la maladie

 - On dénombre en Afrique subsaharienne 90 % des 300 à 500 millions de cas cliniques de paludisme par année dans le monde.

 - On estime qu'en Afrique, un enfant meurt du paludisme toutes les 30 secondes. L'utilisation d'une moustiquaire imprégnée peut réduire de 95 % les piqûres de moustiques et entraîne une baisse de jusqu'à 60 % de la mortalité infantile.

 - C'est en Afrique subsaharienne que l'on retrouve les 2/3 des nouveaux cas de VIH et les 3/4 des décès qui y sont liés.

 - Vingt-huit millions de personnes sont aujourd'hui infectées par le virus.



Pauvreté

 

 - 32 des 38 pays pauvres les plus endettés du monde se trouvent en Afrique.

 - Depuis quelques années, 0,50 $ de chaque dollar américain distribué en aide est retourné aux pays nantis en guise de remboursement de la dette.

Les priorités du NEPAD

a. Etablissement des Conditions favorables au développement durable en assurant :

  -La paix et la sécurité;

  -La démocratie et la bonne gouvernance politique, économique et d'entreprise ;

  -L'intégration et la coopération régionale ;

  -Le renforcement des capacités.

b. Réforme des politiques et augmentation des investissements dans les secteurs prioritaires suivants :

  -Agriculture;

 -Développement humain axé sur la santé, l'éducation, les sciences et technologies, le développement des compétences;

  -Construire et améliorer les infrastructures, y compris les Technologies de l'Information et de la Communication (TIC), l'Energie, les Transports, l'Eau, l'assainissement;

  -Promouvoir la diversité de la production et des exportations, plus particulièrement au niveau des agro-industries, du secteur industriel, des mines, des minerais de qualité supérieure, et du tourisme;

  -Accélérer le commerce intra-africain et l'améliorer de l'accès aux marchés des pays développés;

  -L'environnement.

c. Mobilisation des ressources par :

  -L'augmentation de l'épargne et des investissements domestiques;

  -L'amélioration de la gestion des revenus et dépenses publics;

  -L'augmentation de la part de l'Afrique dans le commerce mondial;

  -L'attraction des investissements directs étrangers;

  -L'augmentation des flux de capitaux à travers une réduction plus conséquente de la dette et une augmentation des flux de l'APD (Aide publique au développement).



L'Afrique manque d'électricité et de gaz



Malheureusement, la situation n'évolue que lentement. L'électrification des zones rurales, où vivent la majorité des Africains, est plus coûteuse qu'en ville.

Et même si le taux d'électrification croît légèrement, le nombre de personnes non raccordées augmente également, du fait de la croissance de la population. Même si un programme de grande envergure sera lancé pour, la moitié de la population de l'Afrique subsaharienne ne sera toujours par raccordé en 2025, soit 650 millions de personnes. L'alimentation est quasiment absente en Afrique noire sauf en Afrique du Sud.


Conclusion :

 « L'Afrique manque surtout d'investissements, estime Sang Yoon, analyste à l'AIE. Il faudrait investir plus de 200 milliards de dollars d'ici à 2030 pour atteindre un taux d'électrification de 56 %. Le problème reste le financement ». Pas d'argent, pas d'électricité, donc pas de développement : c'est un cercle vicieux qu'il faut casser.




* Expert en énergie