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Le sang le plus chaud...

par El-Houari Dilmi

Le plan d'action du gouvernement pour résorber la crise du lait qui perdure tarde à se traduire sur le terrain cahoteux de la réalité. C'est que le sachet de lait et son « collègue » le bidon d'huile de table s'invitent en superstars en ce mois de tous les soucis. Pourtant, à commencer par le tout nouveau ministre du Commerce, les autorités concernées ne cessent de rassurer sur la disponibilité en grandes quantités des produits alimentaires de large consommation.

C'est que la situation devient si ébouriffante que des bagarres sont signalées... à cause d'un sachet de lait. Giplait a même eu l'idée d'installer des baraques dans les places publiques et quartiers populaires pour assurer la disponibilité du lait, ingrédient indispensable pour la meïda du f'tour. Mais comment expliquer que malgré les assurances et autres promesses du ministère du Commerce et différents intervenants dans la chaîne alimentaire nationale, le sachet de lait reste un problème qui commence sérieusement à inquiéter ?

Les images diffusées sur les réseaux sociaux font mal à l'image du pays. Spectacle quotidien dans des villes et villages d'Algérie, des chaînes humaines interminables devant les commerces pour un hypothétique sachet de lait. Les «anti-foules» et ceux qui ont les moyens de le faire se rabattent sur le lait de vache jusqu'à 100 DA le litre ou le lait en pack jusqu'à 140 DA l'unité. Le pays manque de vaches laitières, nous dit-on. L'ancien ministre du Commerce a, lui, qualifié le phénomène des chaînes humaines d' « acte civilisé», à condition que ces mêmes chaînes soient organisées dans le calme et dans le respect du tour de chacun... Presque envie de rire tant l'Algérien renferme en son sein le sang le plus chaud au monde, la colère volcanique et le «gros mot» trop facile !