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Le changement et ses victimes

par El-Houari Dilmi

Au moins deux Algériens sur trois sont d'avis que les mains baladeuses qui se servaient dans le porte-monnaie national ont été presque toutes coupées. Et ça ne risque pas de s'arrêter là. L'un des indices peu ou prou encourageants qui prudemment nous autorise à penser que quelque chose est en train de changer dans le pays et que nombre de voix se sont fait entendre, ces derniers temps, pour dire que la démarche des hommes en charge de la gestion du pays, aussi sujette à caution qu'elle pourrait l'être, a au moins le mérite de rassurer sur un point: le discours langue de bois et «orienté» vers des buts peu avouables est en net recul, à l'exemple du discours franc et ouvert développé par le nouveau personnel politique aux manettes du pays. Le chef d'un parti politique l'a bien dit depuis la ville de Tiaret, que le changement « génère aussi des victimes et ce sont ces victimes qui veulent tirer le pays vers la bas ». Oui, les choses sont en train de changer, et dans le bon sens. Cela n'est pas rien quand on connaît les graves dommages occasionnés au pays par les fausses assurances données aux Algériens au moment où la patrie fait face à des menaces protéiformes réelles. Aujourd'hui, les choses sont condamnées à changer. Sous les coups de boutoir d'une vie outrageusement « délavée», le citoyen n'a plus besoin d'écouter de fastidieux mais surtout de creux discours pour savoir si le pays va bien ou se porte très mal. Mais face aux nouveaux défis imposés au pays, rien ne dit que des résistances ne vont pas continuer à se dresser sur le chemin du personnel politique en charge de la gestion du pays, qui fait montre, il faut bien le dire, d'une grande détermination à faire « avancer les choses ». Et si résistance il y a (et il y en aura sans doute), les Algériens doivent-ils se convaincre que le sauvetage du pays doit nécessairement passer par leur propre faillite ?