Dans ce
présent désobligeant, les jours sont devenus fous à lier, et les individus sont
incohérents dans leur esprit. Le pays est plongé dans de profondes intrigues
inédites et notre communication est devenue suspecte et embrouillée. Nos amis
sont devenus soupçonneux et affligeants. Les gens accusent et les accusés
récusent. Même le temps nous intrigue fâcheusement, dans ces moments douloureux
de cette épidémie qui nous accable. Il faut le dire que tous les éléments de
cet univers sont contre nous, même les virus se sont associés entre eux pour
nous éliminer de la surface de la terre. Quant à dame nature, elle a une dent
contre cet environnement maussade et tuant. Curieuse et haineuse cette destinée
maboule. Notre existence est pleine d'intrigues suspicieuses et on devient fou.
Les clameurs et la fureur sont le propre de cette contrée rebelle ignorée
gratuitement. Chaque jour qui se lève sur cette zone surveillée, le ton monte
et la raison s'échauffe un peu plus. C'est un grand dommage pour notre
fabuleuse histoire qui agonise en silence. Notre mémoire est méprisée et notre
identité n'a pas trouvé de meilleurs ambassadeurs pour la faire connaître. Ceux
qui sont pointés du doigt, cela fait des lustres que le tambour a retenti pour
eux. Le corps souffre et la douleur est profonde. La fièvre est brûlante sur
tous les fronts qui sont chauffés à blanc. A chaque saison, les pénuries
s'accentuent et la rareté de l'intelligence se fait sentir au sommet. L'économie
bat de l'aile, elle est au bord du précipice, plouf ! Cette vie est insolente
et maléfique. Il faut un audit à tout prix et en toute urgence. En vérité, le
navire qui doit nous mener dans l'Eden, n'est qu'un radeau bluffant. Quel
gâchis, on est mal parti ! Malheureusement cette situation pourrissante était
prévisible, c'est du déjà vu, les plus anciens l'avaient prédit, il y a plus de
vingt ans. C'est une rude épreuve pour ceux qui sont dédaignés par les
puissants. En réalité ceux qui pensent posséder la puissance ne sont en vérité
que des impuissants devant le temps qui coule...