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Notre «homme» de l'année ! Mais où est-il ?

par Belkacem Ahcene-Djaballah

A travers le monde et depuis bien longtemps, c'est une tradition bien établie : la désignation de «l'homme de l'année». Homme ou femme ou groupe d'individus ayant, durant l'année écoulée, fait montre d'une présence, d'une action ou d'une idée originale ayant transformé la vie ou la pensée de sa société, et ce, directement ou indirectement. Ce qui n'est pas donné à tout le monde, même si chacun de nous, pris en aparté, vous dira qu'il a, par ses propos ou ses écrits ou ses actes, révolutionné son environnement. Ce qui peut être en partie est vrai, chacun de nous, même totalement isolé, et parfois sans le faire exprès, influençant peu ou prou le cours des choses et de la vie.

Certains, chez nous, y voient même, en raison d'une religiosité exacerbée ou une sur- politisation collectiviste, une hérésie, la communauté et/ou le collectif devant prendre le pas sur l'individu. N'apparaissent donc que les «illuminés» et les «zaïms» devenant assez vite des «chioukhs» incontestés et des «excellences» indéboulonnables.

Par le passé (les années 70 et 80) on a vu, avec le socialisme flamboyant de l'époque, des tentatives pour couronner les meilleurs travailleurs. Cela n'a pas duré. On a vu, dans un passé récent (les années 90 en particulier), des tentatives de mettre en valeur, annuellement, les meilleurs d'entre-nous : journalistes, managers, hommes politiques. Peine perdue, les choses ne se déroulant jamais dans la transparence et à la «régulière» et, comme par hasard, on se retrouve toujours avec des premiers prix «partagés» et tout le monde repartant avec des «diplômes».

Actuellement, et depuis peu, on voit des tentatives annuelles de dégager les «personnalités» (ou groupes) importantes ou influentes. Là aussi, cela n'est guère facile tant les opinions sont multiples et divergentes, pour ne pas dire opposées, chacun voyant «midi à sa porte» quand chacun n'accuse pas l'autre d'on ne sait quel «complot» ou choix orienté politiquement ou même de non-habilitation (sic !) ou pire encore d'incompétence sous couvert de non-strict respect de méthodes éprouvées. Il faudra donc attendre que la lumière soit ! Et, continuer à s'abreuver aux initiatives venues d'ailleurs.

Pour ma part, animant un site d'infos documentaires, un classement des 15 puis 10 Vip (influentes mais pas nécessairement importantes) est établi depuis déjà 12 années. Depuis peu, les personnalités objectivement importantes sont écartées pour des raisons évidentes : éviter la concurrence «déloyale» (ceci dit en tout bien tout honneur). Cette année-ci, totalement boycotté par la presse, le classement a placé Lakhdar Bouregâa en tête. C'est l'évidence même ! Bien que je pense m'être trompé, car la personnalité la plus importante (même si elle n'est pas «la plus influente») est cette petite vieille de près de 100 ans, découverte tout dernièrement sur les réseaux sociaux, vivant dans un coin perdu du pays (pas une «zone d'ombre mais bel et bien une «zone obscure» !), qui continue à travailler sa terre sans rien demander aux autres. Peut-être aussi, ces soignant (e)s médicaux «inconnus» qui continuent à soigner et à soutenir, sans peur et sans reproches, les malades du Covid-19.