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Comment en finir, une bonne fois pour toutes, avec la crise migratoire

par Moncef Wafi

Alors que l'Algérie est montrée des dix doigts concernant la question migratoire, l'Europe, elle, est renvoyée à ses propres démons. Incapable de se mettre d'accord sur comment en finir avec les miséreux du tiers monde, Bruxelles multiplie les rencontres et les initiatives pour trouver un début de consensus qui mette, tout le monde, d'accord même les ultra-nationalistes de l'ex-bloc de l'Europe de l'Est et des néo-fascistes italiens. Seuls Macron et à un degré moindre Merkel, pourtant, en retrait depuis que son traitement du dossier des demandeurs d'asile, est vivement critiquée en interne, essayent de proposer, de trouver une solution même si elle ressemble plus à un retour aux camps d'internement. L'Europe veut parquer les migrants dans des sortes de centres d'accueil spéciaux et aux conditions très restrictives. Ainsi chaque pays européen est responsable, devant ses frères, de ses propres migrants et c'est à lui de les reprendre même s'ils se sont perdus derrière les frontières. Certains pays comme l'Italie, la Pologne ou la Hongrie refusent, carrément, quant à eux, l'accès à leur territoire. Que faire alors de ces damnés de la terre qui fuient les brasiers allumés par l'Otan, bras armé de cette même Europe et des Américains. Outre ces camps de concentration, avant renvoi à l'expéditeur, la solution finale peut être envisagée, un peu, pour faire comme en 39-45, mais ça va raviver de vieux souvenirs. Leur donner la nationalité européenne et les transporter, par bus jusqu'à l'Himalaya. Les vendre comme travailleurs journaliers aux patrons du CAC 40. Les broyer et faire de leurs os de la semence bio. Les balancer du haut des Alpes, sans parachute. Les inscrire à un voyage à la lune en oubliant de remplir les bouteilles d'oxygène. Nourrir les requins de la Méditerranée avec leurs enfants. Les renvoyer nettoyer les champs de mines, dans leurs pays pourris par la guerre. Les perdre dans le désert du Soudan et les découper en rondelles puis les vendre comme ?kebab' dans les marchés d'Istanbul. Les propositions ne manquent pas et une boîte à idées est disponible au siège de l'Union européenne pour les plus imaginatifs, les néo-nazis et les racistes de tous bords sont, également, conviés à la grande kermesse, sous le haut parrainage du ministre italien de l'Intérieur. Comment débarrasser la terre de la Croix des descendants des Sarrazins ? La question est posée alors qu'on accuse Alger de peindre ses migrants à la couleur ocre du sable du désert.