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Vendredi 13

par Moncef Wafi

Le trident du mal a encore frappé pour acter son délire belliqueux. Dans la nuit de vendredi à samedi derniers, une centaine de missiles a frappé Damas, tirée par Trump, Macron et May, violant le droit international en vigueur. La propagande syrienne et Cie rétorque que 70% des projectiles ont été abattus en vol. On se croirait en plein scénario irakien avec les interventions surréalistes du ministre de l'Information de Saddam, Mohammed Said al-Sahhaf, qui a fait croire au monde arabe que l'armée d'occupation américaine avait été décimée. Bref. Les trois ont frappé la Russie par ricochet et le monde retient son souffle pour voir la suite des événements. Ils ont frappé sans un mandat onusien, pour ce qu'il vaut, sans preuves sur l'attaque chimique d'El Ghouta, prétextant détruire l'arsenal chimique du fils de son père. Chaque président nouvellement élu veut sa guerre, marquer son nom dans la petite histoire des agressions sur des Etats souverains, se prévaloir d'un grade militaire fantasmé et vivre des sensations fortes à se faire peur, tout comme nos intellectuels de bazar. Si Trump est dans sa logique du «grand n'importe quoi» vivant sous les pulsions dévastatrices de ses tweets post-caca matinal, May et Macron risquent de payer cher leur vassalité. Ainsi, et suite à la décision solitaire et illégale d'Emmanuel Macron de frapper militairement en Syrie, François Asselineau, président de l'UPR, demande aux parlementaires d'engager la destitution du président de la République, selon l'article 68 de la Constitution. Utopique mais faisable. Enfin, la Première ministre britannique parle, elle, d'une frappe «juste et légale», décidée sans même passer par le vote au Parlement. C'est dire que le cynisme occidental peut prendre des proportions faisant passer l'autoritarisme des régimes dictatoriaux pour de la démocratie absolue. Quelle lecture faire de cette énième agression ? L'Otan est prête à tout pour que les hommes de Daech restent en Syrie et qu'ils y érigent un bantoustan. Que la sécurité d'Israël est sacrée et, pour l'assurer, on est capable de détruire toute la région. Que les monarchies du Golfe ont compris que la pérennité de leurs régimes passe par les chèques à 15 zéros et un rapprochement avec Tel-Aviv. Qu'on veut tester la réaction des Russes et les pousser dans leurs derniers retranchements. Que l'avenir de l'humanité repose sur des quelques individus dont la structure mentale est sujette à débats. A un autre vendredi 13.