Comment
vivre avec cette crise politique qui, depuis ses débuts, nous a comme enchaînés
à la souffrance, ou à la nécessité d'en passer toujours par des opérations
chirurgicales. Et comprendre des réformes structurelles profondes, lourdes de
conséquences aussi bien pour les masses populaires que pour ce «Système» à bout
de souffle mais têtu, lequel n'a plus envie, semble-t-il, ni de lâcher prise ni
moins encore de se réformer ou progresser ? Quel antidote inventer contre la
tentation du désespoir, ou la conviction de la fatalité que chaque Algérien
évoque presque naturellement dès qu'il entend ses responsables lui prédire
désordre ou chaos en cas du changement ? La situation de la majorité des
Algériens aujourd'hui rappelle, à vrai dire, par bien des aspects, celle de ces
êtres perdus dans un labyrinthe, laissés-pour-compte d'une élite vieillissante
qui leur a tourné le dos et qui, destitués de tout rôle social, disparaissent progressivement
dans un non-être à la fois résigné, taciturne, et effaré. Il y a, si l'on ose
l'exprimer ainsi, comme un processus oppressant de «dissocialisation»
à l'œuvre en Algérie ! La démocratie ou la soumission au système ? Voilà la
question qui se pose, de nos jours, conçue sur le modèle de celle de William Shakespear «To be or not to be?». Quelle alternative alors pour nous tous dans ce
carrefour complexe où se trouve la nation? Bien sûr,
la surdité aux cris de détresse de la société et la grande fatigue de cette
nomenklatura aux commandes nous poussent plutôt vers le choix de la démocratie.
Ce «Système-bis» novateur qui permettra à tout un chacun de donner librement
son avis sans être molesté, ni réprimé ou emprisonné, qui nous aidera à
éclaircir les contours obscurs de cette « crise multidimensionnelle » qui, de
loin, dépasse le simple constat de l'échec économique, ou celui de la baisse du
prix des hydrocarbures. Qui plus est, reboostera
cette jeunesse marginalisée à prendre la relève, qui renforcera notre système
de santé, du travail, d'élections, etc. Bref, une démocratie qui se construira
de l'intérieur, dans la chair même du corps de la société, et non pas par le
biais d'une quelconque pression extérieure. En sociologie, cela s'appelle : un
changement endogène. C'est ce défi-là qui attend tous
les Algériens au tournant, décidément!