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2019, une présidentielle et des conflits d'intérêts
par Sofiane Maïzi
L'influence
manifeste du monde des affaires sur la scène politique laisse à méditer. La
prochaine élection présidentielle pourra-t-elle se soustraire à l'emprise de
l'argent ? Si pour de nombreux «intellos», l'obsession est de barrer la route à
un 5ème mandat de Bouteflika, quitte à s'allier avec le diable, les
observateurs aguerris des méandres de la politique savent très bien que l'enjeu
réel des prochaines échéances électorales ne sera pas la reconduction ou non de
l'actuel occupant d'El Mouradia. Le fragile équilibre
au sommet de l'Etat, maintenu grâce à des accommodements, vacille. La balance
des forces au pouvoir penche désormais solennellement du côté des lobbies de
l'argent qui disposent de relais à l'intérieur de toutes les institutions clés
de la République et à l'extérieur, en France et ailleurs. Le nerf de la guerre
dans la prochaine élection présidentielle sera évidemment l'argent. L'élu
auquel échoira la charge de présider au destin de l'Algérie devra avoir d'abord
les faveurs des magnats des affaires. Bouteflika n'a réussi à tenir, à ce jour,
qu'en préservant les intérêts immédiats des clans influents. Dans le sommet de
l'Etat, les enjeux sont tellement importants qu'on ne pourrait s'offrir le luxe
d'une élection à suspense. Les dés sont jetés et les tractations sont en cours
pour élire un président de tous les conflits d'intérêts. L'intérêt personnel
primera par-dessus tout et sur toute autre considération. Tout est de bonne guerre
pour se maintenir au pouvoir. Les ennemis d'hier deviendront les amis de demain
et inversement. L'argent apaisera les pires rancœurs et brisera les meilleures
amitiés. Leur candidat sera ainsi leur président. Donc, Boutef
ou autre, le petit peuple s'en f? Gardez vos serments pour vous ! C'est chacun
pour soi et aucun pour notre pauvre Algérie.
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