C'est établi: le pavillon maritime national de transport de
voyageurs bat de l'aile. Et ses bateaux ont pris les contours de véritables
rafiots. Ce qui s'est passé dans la nuit de samedi à dimanche à bord du Tarik
Ibn Zyad, en route vers le port d'Alger à partir de
Marseille, aurait pu prendre les contours d'un ?'radeau de la Méduse''. Un fait
inouï, rarissime s'est produit: une voiture a pris feu
et a provoqué un immense incendie dans le garage du navire, qui a été dérouté
vers le petit port d'El Cudia, dans l'île de
Majorque, à quelques dizaines de brasses de Barcelone. Cet incident, en dépit
des assurances de la compagnie, a provoqué une terrible peur aux passagers, et
incommodé d'autres avec l'épaisse fumée qui se dégageait en fait du garage du
navire, que des images vidéo ont montrées. Une trentaine de véhicules ont été
calcinés dans cet incendie, ce qui donne une idée de la célérité avec laquelle
le sinistre avait été traité. Il y a eu de l'angoisse, de la frayeur, et les
quelques 472 passagers du Tarik ont été, pour quelques heures, des naufragés et
des victimes d'un incident, qui n'aurait pas dû se passer, sinon à être
maîtrisé rapidement. Selon la météo, la mer était calme dans la nuit de samedi
à dimanche dans les Baléares, et, hier dimanche, il faisait tellement beau que
des habitants de Tarragone, à une soixantaine de kilomètres au sud de
Barcelone, s'étaient même baignés. Et si la perturbation atmosphérique qui a
traversé le pays ce week-end avait également balayé les Baléares ? Evidemment,
cela fait peur, et incite à regarder à deux fois son horoscope et les présages,
et invoquer tous les dieux marins de la mythologie grecque, surtout Poséidon,
avant d'acheter un billet de bateau pour se rendre en Europe. Car la flotte de
ferries algérienne a, depuis plus d'une dizaine d'années, été à la une des
journaux avec une série d'incidents incompréhensibles. Comme cela s'est passé
pour ce même Tarik Ibn Zyad qui avait percuté en 2011
une jetée en sortant du port d'Oran. Non, ni le Tarik ni El Djazaïr,
qui a rapatrié les ?'naufragés'' vers le port d'Oran, ne sont habités par
quelques génies ou monstres marins maléfiques, et même pas par le Hollandais
Volant. Il y a seulement le fait que voyager par bateau est devenu dangereux,
plus coûteux qu'un avion, et, surtout, cela n'a plus de charme depuis que
voyager avec sa voiture est devenu excessivement cher. Tout compte fait, il
vaut mieux, avec une flotte vieillotte, qui fait peur, garder les pieds au
chaud, sur le bon vieux plancher des vaches, plutôt que de vivre le cauchemar
et la terreur d'un film comme le ?'Poséidon'' en plus vrai que nature. Certes,
on est un peu durs, mais la vie des passagers, des clients d'une compagnie
maritime, même algérienne, vaut des mesures de sécurité irréprochables. Un
petit incendie, qui affecte une voiture dont le moteur devait être en principe
à l'arrêt, et se propage aux autres voitures, en pleine mer, pose forcément des
questions. Comment une voiture garée, bien ?'ligotée», après environ 10 heures
de navigation plein sud-sud-ouest, prend feu, comme ça, toute seule ? Bien sûr,
sur toutes les mers du globe, et depuis la création du monde, il y a des
?'djinns', cela est établi. Tout le monde le sait. Mais, la question est de
savoir pourquoi ces ?'djinns» et autres ?'démons» ont laissé les grandes
forteresses flottantes, avec plein d'or, d'euros, de vêtements de luxe, une
nourriture à ranimer ?'Gargantua», des piscines chauffées, des saunas, des
discothèques, des parasols pour admirer les étoiles, et aller incendier une
voiture de quelques milliers d'euros, et provoquer la panique sur un navire où
la plupart des passagers prennent des fauteuils, un ferry de surcroît, qui n'a
même pas le statut de paquebot. Juste une grande Flouqa
pour transport d'émigrés. Pourquoi ? La main de l'étranger ?