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Il n'y a
qu'à voir l'état des cimetières, désastreux dans sa partie populaire ou
publique et bien arrangé dans l'autre partie réservée aux morts VIP, pour
comprendre que les vivants ne croient pas trop en un Dieu pour tous devant
lequel ne comptent que les faits des défunts. Peut-être que de leur vivant, ces
morts VIP étaient respectés outre mesure, craints même par des ces citoyens
faiblards, mais on oublie qu'une fois mort et mis sous terre, on ne porte,
tous, que le linceul. Non, ces gens-là, ceux qui réservent des endroits bien
situés et bien aménagés aux morts ne croient pas à l'égalité devant la mort.
Enfin, il est clair également qu'on veut séparer la population même dans les
tombes, ceux d'en haut et ceux d'en bas.
Les exemples sont partout les mêmes, les morts sont triés dans les cimetières. Les citoyens lambda d'un côté et les VIP de l'autre. Une dérive impardonnable des vivants, puisque ce sont eux qui réalisent cet aménagement distinctif des rangs sociaux. Il y a également ceux qui soudoient les gérants des cimetières pour réserver une place à leurs morts. Même lors d'évènements funèbres on ne se retient pas de corrompre les gérants du cimetière pour dénicher un petit coin tranquille pour le proche défunt. Les VIP n'ont pas, eux, à corrompre quiconque, car la réservation d'un endroit tranquille ne se discute pas, elle est acquise par on ne sait quel droit. De sorte que les proches des morts VIP accèdent aux tombes des leurs sans avoir à traverser les pistes en gadoue. Les autres, ils doivent mettre des bottes ou s'abstenir d'aller au cimetière. Même dans les cimetières il y a cette ségrégation entre les pauvres et les nantis, les gens simples et ceux de la haute classe. Cela se passe dans des cimetières musulmans. L'Islam, pourtant, interdit toutes ces pratiques qui font la distinction entre les morts. La religion musulmane bannit cette distinction entre les vivants, quel que soit leur rang social. Pourquoi alors ces pratiques qui ne tiennent ni de la religion, ni de l'humanisme, ni d'aucune autre espèce ? C'est la déchéance des valeurs, qui s'écroulent sur nos têtes. |