On nous
ment. Ce n'est pas nouveau, et le mensonge est inscrit dans les gènes
nationaux. On n'y peut rien, c'est ainsi. Il ne faut pas prêter beaucoup de
crédit quand on nous annonce que tout va augmenter pour 2018. Certes, le
carburant entre essence et diesel va augmenter mais pour le petit peuple
seulement. Ceux qui ont l'habitude de rouler gratos continueront à le faire
même si le litre sera plus cher que le yaourt. Et qui dit carburant, dit
transport public et toute la chaîne alimentaire. L'électricité va aussi
augmenter mais vous savez pour qui. Ceux qui squattent les résidences
surveillées et vivent dans les adresses cossues de la République peuvent
laisser la lumière allumée l'année sans que cela n'impacte leur portefeuille.
Pour eux, le gaz et l'électricité c'est à l'œil. Les timbres fiscaux sur le
passeport et la carte d'identité seront aussi revus à la hausse. Ainsi, et pour
avoir son passeport et fuir le pays, il faudra débourser plus sinon l'option harga est toujours envisageable pour les plus téméraires.
Les statistiques disent qu'il n'y a jamais eu autant de tentatives de
traversées clandestines vers l'Europe que ces derniers jours. Le chômage va lui
aussi prendre la tangente, conséquence directe d'un ralentissement de
l'économie nationale, comme si cette dernière pouvait ralentir, elle qui n'a
jamais décollé. Le gouvernement promet enfin de taxer les grosses fortunes,
enfin, le Premier ministre dit ça, mais connaissant le fossé existant entre les
bonnes intentions et les urgences de nos parlementaires, on a tendance à ne pas
trop se précipiter. Tout ne va pas prendre l'ascenseur comme le suggèrent les
sceptiques qui n'aiment pas la République. Pour une fois, soyons honnêtes et
disons la vérité comme elle est. Le capital confiance
ne va pas augmenter et s'il stagne c'est déjà une victoire. Le moral du petit
peuple lui aussi devra connaître une courbe descendante, en rase-motte. Les
salaires aussi ne seront pas concernés par ces prétendus changements
d'altitude. Ils connaÏtront une stabilité mortelle en
espèce, mais chuteront en valeur grâce à la planche à billets. Les épargnes
vont fondre et l'espérance de vie va dégringoler. L'Algérien sera perméable à
toute attaque virale, bactériologique, et risquera une crise cardiaque à chaque
passage d'un responsable à la télé nous annonçant de nouvelles mesures
d'austérité. La joie, la sécurité, le bien-être seront aussi rares qu'un
commerçant ouvert les fêtes religieuses. Vous voyez bien que tout n'est pas
noir et qu'en parallèle de ces foutues augmentations, on a ces satanés diminutions,
alors elle n'est pas belle la vie en Algérie !