C'est le
branle-bas de vote !
A moins de
24 heures des élections pour le renouvellement de la 1re chambre du Parlement,
tout le monde retient son souffle: qui de Macron ou de Le Pen aura le dernier mot dans cette consultation
populaire, sachant que les outsiders ont été éliminés ? A bien considérer la
campagne électorale pour les législatives 2017, qui s'est achevée dimanche, il
semblerait que les électeurs aient les yeux et la tête ailleurs. Plus
exactement dans l'Hexagone, où une bataille épique, riche et dense avec ses
sous-entendus pour les Algériens, est menée par les deux candidats à la
présidentielle en France. Là-bas, c'est le 7 mai. Chez nous, c'est le 4 mai.
Comme toujours, nous sommes les premiers dans tout. Même dans les joutes
politiques et les nombres. Même si eux c'est leur président, qu'ils doivent
renouveler, et nous, nos parlementaires. Mais c'est «kif-kif», pour cette
ménagère qui ne décolère plus depuis qu'elle a entendu qu'un haut responsable a
appelé les femmes algériennes à pousser leurs maris dehors ce jeudi 4 mai pour
aller voter. Une injonction, un ordre est donné pour que les Algériennes ne
préparent pas le café matinal de leurs maris si ceux-ci refusent d'aller faire
leur devoir électoral. Ces pauvres maris, eux, sont dans la mélasse ! Ils
n'arrivent plus à comprendre qu'on les roule dans la farine, comme des
sardines, depuis un moment. Ils sont même stupéfaits de cette facilité avec
laquelle leur pays est devenu un vaste terrain de jeux, et plus étonnés qu'ils
n'ont jamais été invités à y jouer, mais à servir de cobaye. Comme dans ces
antiques arènes romaines. Une fois, on leur a dit que les prix des fruits et
légumes vont baisser quand ils étaient à un niveau record. Une autre fois, on
leur a dit d'aller voter pour le développement et l'honneur de la tribu.
Quelque temps après, ils se sont vu investis de la terrible mission d'aller
supporter les «fennecs» contre l'ogre allemand dans la lointaine forêt
amazonienne. Une autre fois, cette fois-ci en fait, ils sont sommés d'aller
voter, sinon leurs femmes vont les jeter dehors. Quelle misère avec cette
terrible crise du logement. Car après le 4 mai, qu'on leur a dit, s'il n'y a
pas de vote massif, il n'y aura pas de «stabilité», de «paix sociale», de «développement»
et de «prospérité». Il y avait même, tiens, quelqu'un qui a réclamé, dans ce
lapis-lazuli politique très dithyrambique, appelé au retour de l'Ofla et les anciens «médahines»
type «Khoud el meftah, ya fellah». Et, dans ce fantasme délirant qui a meublé
cette campagne électorale absolument fantasque, non pas par son contenu mais
par le non-sens des débats, il y a le ministère de l'Education, qui s'invite
dans ce jeu cosmogonique à l'échelle d'un pays. A moins de 24 heures d'un vote
«massiri» pour beaucoup de partis qui risquent de
disparaître s'ils ne recueillent pas le seuil éliminatoire des 4% de suffrages,
le ministère de l'Education, donc, vient nous annoncer que l'année (scolaire)
prochaine, c'est-à-dire dans quatre mois, les élèves seront notés avec un
nouveau système d'évaluation pédagogique. Le responsable de ce ministère, qui a
trusté les réseaux sociaux avec la fraude mémorable de 2016, a dit avec le plus
grand sérieux du monde que nos enfants n'ont jamais été des cobayes de ces
nombreux essais pédagogico-surréels sur des êtres
humains à ciel ouvert, et non pas dans un laboratoire, pour éviter toute
contamination. Ce qu'ils ne savent pas, c'est que l'épidémie s'est déjà
propagée à grande échelle dans notre beau pays, devenu un terrain de jeux et
d'expérimentations en tous genres, y compris le sport et le football
particulièrement, envahi par la «combine» et les «combinards», ceux-là mêmes
qui réclament des résultats à leur équipe nationale. Ainsi va la chronique qui
a régné durant ces législatives 2017. C'est-à-dire pas grand-chose à se mettre
sous la dent. En attendant les résultats du 7 mai.