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«Kif hal» le bled ?

par Hamid Dahmani

«El'h'âl» est une jauge de la température du temps. Lorsque l'on parle du climat et de son effet sur notre existence, on dit «el h'âl rah m'lih» ou le contraire. Ce mot, souvent sur le bout de la langue, dans son premier sens, mesure la température de l'environnement. Dans le sens figuré, dans un autre vocabulaire populaire, il peut signifier aussi atmosphère, heure, climat, esprit, air ou forme dans le langage courant dit (Derdja).

El h'âl est une atmosphère du temps. Quand l'atmosphère est électrique, les gens ont un drôle d'air et ils deviennent très hostiles avec leurs vis-à-vis. «Wech, mâadjbekch el h'âl ?», aboie le provocant, «non !» répond le provoqué, «et c'est ta gueule qui ne me revient pas !». La vie est vraiment drôle, et c'est comme si les stupides avaient le pouvoir de changer l'atmosphère monotone dans laquelle nous évoluons. «El h'âl» nous inquiète dans ces moments de mauvais temps, il n'est plus doux comme autrefois et cela favorise l'ennui.

Des fois, el h'âl nous joue de mauvais tours à cause des faux détours. Les faiseurs de temps disent souvent «khali h'âl âla halou» (laisse la chose telle qu'elle est). Une expression qui exprime le pourrissement. Dans le présent, l'ambiance atmosphérique est alourdie par les scandales qui alimentent le «fessed». «Elh'âl rah ma yâdjebch» (le climat n'est pas plaisant), il est devenu explosif à cause du laxisme dans la république bananière qui n'adore pas les bananes ? L'air du temps n'est pas tellement emballant, il est maussade et les gens ont l'air ahuri. «El h'âl dar», et le climat malsain nous défie. L'atmosphère est viciée, et dégage un air corrompu.

Les romantiques qui ont la tête en l'air, aiment fredonner l'air mélodieux «yaw khalouni âla hali?». Les candidats aux prochaines élections législatives «djahoum halhoum», ils courent les rues et s'accrochent à tout le monde pour récolter les fameuses signatures pour perdurer dans le temps de tous les trafics.

«Kif h'âl» la santé du citoyen «ma techkorche rahi habta» (elle n'est pas très brillante). Hier, j'espérais conclure une affaire rentable, j'ai préparé la «chkara», mais manque de pot, le mec à la dernière minute «dar fi halou». El h'âl dans sa forme on ne le vit qu'une fois. Il faut bien respirer son air pour profiter de son bien-être. Les moins que rien se donnent des grands airs, mais en réalité «hal'houm» donne de la pitié. «T'ghairete lehwel», et la tendance est au règne de la médiocrité. Dans ces moments de piètre comédie, «el'hâl» est a l'imparfait, et le parfait a été effacé par «bouchekara» le ridicule. L'air et les esprits sont mélancoliques, ils sont fous à lier. «El h'âl» est fâché avec nous. Il est parti se jeter dans le creux de l'univers. Certains pauvres d'esprit ne sont pas restés fidèles à leurs principes comme ils l'ont promis hier. Aujourd'hui, ils ont changés d'esprits «ma gâdouche âla halhoum»?.