L'Algérie
de ce début 2017 devrait inculquer à ses enfants que l'éducation, la culture,
le civisme, le dialogue sont les principaux leviers du développement permanent
des nations. Le Japon de nos jours n'est-il pas justement considéré comme l'un
des rares pays au monde à avoir parfaitement intégré sans se ruiner les effets
de cette mondialisation-laminoir dans son rythme d'évolution puisqu'il a tout
simplement encouragé l'expression de la culture sous toutes ses formes ? En
effet, ce dernier aurait réussi à assurer l'équilibre entre, d'une part cette
culture mondialisée, d'apparence souple, partagée, susceptible de plaire au
plus grand nombre parmi les masses mais consumériste, trop absorbante,
hégémonique, conquérante et, d'autre part une culture nationale ou locale, certes
plus représentative de son identité, mais plus privée, réservée, moins ouverte
et presque renfermée sur elle-même ! Ce faisant, les Nippons ont tissé les fils
d'une synthèse prolifère entre l'authenticité et la modernité. Ce qui a servi
depuis longtemps de base (en particulier dès la fin de la Seconde Guerre
mondiale) à la naissance d'une «force commerciale» d'envergure mondiale,
toujours plus prospère et prête à la reconquête du marché culturel et
économique international. D'ailleurs, récemment même, certains spécialistes
n'ont pas hésité à affirmer que cette présence culturelle grandissante du Japon
dans le monde est due à ce puissant moteur «moderniste» qu'ils appellent
«Produit national cool». Autrement dit, ce quelque chose qui arrange le
contraste entre la rigidité et la plasticité de la culture du terroir,
permettant à celle-ci de revitaliser, voire renforcer ses capacités à absorber,
adopter et s'adapter aux influences étrangères, tout en maintenant, bien
entendu, intact son fonds culturel originel vivant et dynamique. Bref, une
sorte de «soft/smart power» (une puissance douce/intelligente) pour reprendre à
mon compte le terme forgé par le théoricien américain Joseph Nye lorsqu'il désigne ces moyens non-traditionnels avec
lesquels un pays quelconque peut se mettre en valeur et même influencer la
culture, l'idéologie et les désirs d'un autre. Ce produit national cool
rappelle que les tendances commerciales, les produits ainsi que l'art d'une
nation peuvent parfois servir à des fins économiques. Ce que l'on remarque déjà
dans le cinéma de Hollywood, utilisé par les Américains comme vitrine à leur
arrière-boutique économique ! Somme toute, cette réserve de «puissance douce»
que possèdent le Japon ou les U.S.A relève d'une influence culturelle digne des
grandes superpuissances. Celles-ci maîtrisent les canaux de communication de
leurs populations respectives (dialogue social), arrivent à leur passer des
messages, peser intelligemment sur leurs préférences et éviter quelques
errements de la pensée ou de l'action collective.