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Ces Algériens qui ne veulent pas mourir

par Moncef Wafi

Alors qu'on croyait candidement les Algériens mourir de mauvais sang, l'OMS de Docteur Justice nous renvoie à d'autres certitudes. Selon une étude de l'Organisation mondiale de la santé, l'espérance de vie moyenne des Algériens s'est établie à 75.6 ans pour l'année 2015. Mieux en chiffres que le Maroc et la Tunisie. Ainsi, les Algériens ne meurent plus aussi jeunes que le voudraient certains. Ils ont de plus en plus la peau dure et refusent de clamser faisant mieux que la moyenne mondiale qui est de 71.4 ans.

Si les Algériens sont les plus vieux d'Afrique, ils restent pourtant loin du Japon avec une espérance de vie de 83.7 ans et des 29 autres pays qui dépassent les 80 ans.

Ceci dit et bien pensé, les chiffres sont loin de refléter fidèlement la réalité. En effet, la mort semble choisir entre femme célibataire ou mère de famille. En Algérie, si on est femme tout court (si j'ose dire ça sans m'attirer les foudres des féministes), l'espérance de vie est de 77.5 ans, contre 73.8 pour les moustaches algériennes. Mais si on est mère, il existe plus de possibilités de mourir avant les autres. L'OMS dit que pour cent mille naissances, 140 parturientes sont enterrées. Nos voisins de palier font mieux, puisque pour le même nombre de naissances, 121 Marocaines meurent et seulement 62 en Tunisie. Mais on est loin, à des années lumière de la Finlande ou la Grèce (ça c'est bizarre) où trois femmes sont déclarées hors service. Les chiffres de l'OMS ne disent pas tout mais trouvent toutes leurs explications dans nos hôpitaux. Pour la mortalité des enfants de moins de cinq ans, on est encore à la traîne par rapport à une Libye en guerre. C'est dire que la santé en Algérie n'est pas en très bonne santé.

De quoi donc pourrait mourir un Algérien, en dehors du mauvais sang injecté par un gouvernement vampire ? Déjà qu'il a plus de chance de mourir à 22.1% entre l'âge de 30 et 70 ans d'un arrêt de cœur, d'un cancer, d'un diabète ou d'une maladie respiratoire chronique à l'exemple d'un asthme vicieux ou d'une toux assassine. Il est aussi plus vulnérable aux accidents de la route que les autres puisque près de 24 Algériens sur cent mille décèdent sur les routes de la République. Mais vu la crise économique qui nous étrangle et le manque d'argent pour se payer une bonne vieille paix sociale, il est plus qu'urgent de trouver d'autres moyens pour tuer l'Algérien.

Une boîte à idées vient d'être mise en place à El Mouradia et toutes les suggestions pour se débarrasser d'un peuple sans intérêts sont bonnes à être discutées d'autant plus que les immolations sont passées de mode à cause d'un litre d'essence trop cher. Mais quand on veut mourir, on ne compte pas, n'est-ce pas !