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L'espoir est-il une «denrée périssable» ?!

par El-Houari Dilmi

Un peu comme celui qui choisit le chemin le plus facile et ne peut valablement espérer y lever du gibier, l'Algérien n'a pas le moral. Assurément. Parce que le «Bonheur national brut» est au plus bas en cette période «overdosée» de nouvelles, pas rassurantes pour un sou, faudrait-il se risquer à attendre (comme en 2009 !) jusqu'à juin prochain pour trouver motif à espérer quelque chose de bon à se mettre sous la dent ?! Parce que copieusement dopé à la vitamine DZ, seule source d'énergie locale, le pays ne peut reprendre des couleurs, tant qu'il reste trop à l'étroit dans le costume étroit de ses propres contradictions. Mais au-delà du réveil bougrement beau mais surtout trop brutal du «gène» patriotique (longtemps mis en berne !) de plusieurs générations d'Algériens post-novembristes, manifesté dans l'omniprésence de l'emblème national jusque dans les enceintes... des mosquées, faudrait-il, encore une fois, se résoudre à croire que seuls les footeux pourraient réussir là où les politiques ont fait un flop affligeant ? Parce que plus que ceux qui ont pour «fausse» vocation de gérer le destin «délavé» des Algériens, la génération des footeux a réussi cahin-caha à faire croire en un pays que l'on pensait honni par ses propres rejetons. L'autre espoir, à enseigner dans toutes les écoles, est celui de croire dur comme fer que la chance finira, peut-être, par sourire à ceux-là mêmes qui croient en leurs rêves?éveillés. L'espoir étant, aussi, une «denrée» périssable pour une foultitude d'Algériens, il s'agit surtout d'un emprunt fait au bonheur, en attendant de vibrer à «monter au ciel» d'ici à juin prochain, sur la lointaine terre brésilienne. La preuve par toutes nos impérities que ni le bon sens ni la capacité à marcher droit devant ne sont l'apanage de ceux qui sont nés avant nous, cette magnifique propension de ce que d'aucuns appellent fallacieusement la «génération spontanée» ont une folle envie de carburer à fond la caisse pour un pays qui ressemble peut-être pas à leurs rêves éveillés. L'histoire de Chalachou, ce père à l'âme novembriste, et son fils Patachou, «entraîné» malgré lui dans la fange par un simple «chahut de gamin», paumé entre un passé confisqué et un avenir castré, revient pour se conjuguer au présent ; comme un verdict sans appel:

«Il est permis de violer l'Histoire, à condition de lui faire des enfants...». Et devinez qui sont les enfants de l'Histoire, notre Histoire à nous seuls ? N'en déplaise à ceux qui «pinaillent» trop en disant que l'Histoire, ça ressemble terriblement à une galerie de tableaux où il y a peu d'originaux et beaucoup de copies...