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Une Agence pour le dessalement

par Abdelkrim Zerzouri

La création d'une Agence nationale de dessalement de l'eau (ANDE), dont le décret a été publié au Journal officiel n° 16, vient couronner une politique de l'Etat résolument tournée vers la construction d'usines de dessalement d'eau de mer tout le long de la bande côtière, visant l'objectif de couvrir 80% des besoins de la population en eau potable. Le président de la République a ordonné lors d'un Conseil des ministres, en mai 2021, la création d'une Agence nationale chargée de la supervision de la gestion des stations de dessalement de l'eau de mer, soit une concrétisation qui vient deux ans après ! A quoi est due toute cette lenteur pour exécuter une instruction du président de la République qui est très pertinente au regard de la vastitude des usines de dessalement d'eau de mer, en sus de la dimension « sécurité hydrique » s'y rattachant. Quatorze stations sont opérationnelles, cinq autres d'une capacité de production de 300.000 mètres cubes par jour, sont en cours de réalisation dans cinq wilayas (Tipaza, Oran, Boumerdès, El Tarf et Béjaïa), en sus d'un 2e programme de six autres stations, dont la mise en service future va réduire sensiblement la dépendance aux eaux des barrages et souterraines. Tout un parc industriel, dont la taille gigantesque nécessite la création d'une telle Agence pour les besoins d'exploitation et de maintenance des stations de dessalement de l'eau et des infrastructures et équipements y afférents, et engager toutes études et analyses se rapportant au dessalement de l'eau, mettre l'eau produite au niveau des stations de dessalement à la disposition des organismes chargés de la distribution de l'eau et de contribuer à l'élaboration de la stratégie nationale en matière de dessalement de l'eau, comme le stipule le décret exécutif. Peut-être qu'il s'agit d'un exemple typique d'un président qui va plus vite que le gouvernement. Le président de la République a lui-même avoué, lors de ses sorties médiatiques, que son action ne cadre pas avec la vitesse d'exécution de ses instructions, relativement lente, de la part du gouvernement. Aussi, un changement de taille est intervenu entre ce qui a été annoncé il y a près de deux ans, prévoyant que l'Agence nationale chargée de la supervision de la gestion des stations de dessalement de l'eau de mer sera placée sous la tutelle du ministère de l'Energie, selon le communiqué du Conseil des ministres, alors que le décret exécutif n° 23-103 signé le 7 mars 2023 par le Premier ministre, M. Aïmene Benabderrahmane, stipule que l'Agence en question est placée sous la tutelle du ministre chargé de l'hydraulique. C'est la compagnie Algerian Energy Compagny (AEC), une filiale de Sonatrach, qui s'est chargée de la réalisation des stations de dessalement d'eau de mer.