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Soft-power

par Abdelkrim Zerzouri

La décision du Président Abdelmadjid Tebboune de financer des projets de développement en Afrique d'une valeur d'un milliard de dollars, par l'intermédiaire de l'Agence algérienne de coopération internationale pour la solidarité et le développement, est accompagnée de nombreux commentaires. Pourquoi l'Algérie alloue-t-elle une aussi importante somme d'argent aux Africains alors que le pays en a besoin ? Tant qu'on y est, on doit également se demander pourquoi les Etats-Unis accordent des aides financières colossales à de lointains pays, alors que la pauvreté sévit chez eux, et que leurs citoyens ont plus besoin de tout cet argent que d'autres ? La France, aussi, accorde des aides financières à certains pays, malgré tout le besoin d'aide de certains de ses sujets. La Chine est dans le même cadre, ainsi que la Russie, la Turquie, et d'autres encore. Plus près de nous, le Maroc déploie des aides financières en faveur de pays africains, construisant une école par-ci, un centre de soins et une mosquée par-là. Pourtant, les citoyens marocains vivent dans des conditions très difficiles. C'est la diplomatie du soft-power ou la capacité d'un Etat à influencer et orienter les relations internationales en sa faveur.

C'est également un signe de puissance que de donner son aide à d'autres pays mal lotis. Une puissance que l'Algérie affiche, pas uniquement à travers des aides financières consenties à d'autres pays, mais également en plaidant pour son adhésion aux BRICS et pour deux sièges en faveur de l'Afrique, dont l'un lui revient, et cela dérange énormément ses détracteurs. L'Algérie, qui se trouve en bien meilleure posture que ces dernières années, a décidé d'injecter un milliard de dollars pour financer des projets de développement dans les pays africains, notamment ceux à caractère intégré ou ceux qui contribueraient à faire avancer le développement sur le continent, sans plonger les pays concernés dans la spirale de l'endettement en échange de constructions d'infrastructures coûteuses qui, généralement, n'aboutissent pas sans l'expertise adéquate. C'est gagnant-gagnant quand on finance des réseaux routiers et des infrastructures reliant l'Algérie aux pays africains, cela permettrait au pays de renforcer ses exportations hors hydrocarbures vers les pays africains, et participer au développement économique dans ces régions.