Le pays le
plus riche d'Afrique de l'Ouest n'est ni le Nigéria ni le Ghana, dont le
sous-sol du premier regorge de pétrole et de gaz et le second est classé
premier producteur d'or en Afrique. Le pays le plus riche de l'Afrique de
l'Ouest a un sous-sol pauvre, la Côte d'Ivoire. Voilà un exemple de
développement d'un pays africain, qui a su exploiter les idées et ne compter
que sur la sueur, et qui nous montre que les richesses naturelles ne font pas
forcément les pays les plus riches. Ce classement a été établi par la Banque
mondiale, qui atteste que la Côte d'Ivoire affichait un PIB par habitant de
2.579 dollars début 2022, devançant ainsi le Ghana et le Nigeria dont la
richesse par habitant s'établissait à 2.445 dollars et 2.085 dollars,
respectivement. Donc, avec des richesses naturelles non renouvelables très
modestes comparativement à ses deux voisins (Nigéria et Ghana), la Côte
d'Ivoire a pu se hisser au premier rang des pays les plus riches de l'Afrique
de l'Ouest. Par quel miracle ? Rien de sorcier. Car cette prouesse s'explique
par la concrétisation des profondes réformes administratives, juridiques et
fiscales, visant l'amélioration du climat des affaires et l'attrait des
investisseurs. Permettant à ce pays d'enregistrer la plus forte croissance au monde
(moyenne annuelle 7,1%) dans la catégorie des pays avec un PIB par habitant
supérieur ou égal à 1.000 dollars, de gagner plusieurs places dans le
classement international de la Banque mondiale relatif au climat des affaires,
passant de la 167e à la 110e place entre 2012 et 2022. Alors que le Nigeria,
deuxième producteur de pétrole sur le continent, s'enlise presque dans la
pauvreté. Est-ce que les richesses naturelles, dans les pays qui en jouissent
immensément, ont provoqué une sorte d'assistanat qui a étouffé tout esprit
d'initiative pour développer une économie réelle basée sur l'effort et le
rendement ? On rencontre dans les pays voisins de la Côte d'Ivoire, les hommes
les plus riches en Afrique, alors que leurs pays ne se portent pas mieux. Les richesses
naturelles ne sont jamais un indice pour mesurer la richesse d'un pays. Le
Japon, au sous-sol des plus modestes de la planète, rivalise avec les plus
grandes puissances économiques mondiales. Et les exemples ne manquent pas qui
montrent qu'une économie basée sur les richesses du sous-sol ne fait pas
nourrir le peuple d'une manière pérenne. En sus de la prépondérance d'une
économie rentière, dans les pays qui possèdent des richesses naturelles, une
simple morosité sur le marché mondial des produits extraits du sous-sol remet
tout en cause. La richesse naturelle est-elle un don du ciel salvateur ou une
damnation ? En vérité, il y a des pays qui possèdent des richesses naturelles
et qui s'en servent bien. On y trouve dans cette catégorie les pays les plus
riches de la planète, comme les Etats-Unis, les pays du Golfe, ou la Norvège,
grand producteur de pétrole mais qui ne dépense pas tout ce que lui rapporte sa
vente, prenant soin de mettre de côté une partie importante des revenus en
placement pour les générations futures (une quote-part des générations
futures). Et, il y a le cas de la Russie, dont les richesses naturelles sont
frappées d'embargo, sans provoquer l'effondrement recherché de son économie.