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Le Sila en mode virtuel ?

par Abdelkrim Zerzouri

Se tiendra, se tiendra pas ? Le doute plane sur l'organisation de la 25e édition du Salon international du livre d'Alger (Sila). Généralement organisé vers la fin octobre, la tenue cette année de ce Salon reste encore incertaine à cause de la pandémie du coronavirus. Evènement culturel de taille, avec ses visiteurs qui dépassent le million de personnes et la participation de plus d'un millier de maisons d'édition locales et étrangères, le Sila ne pourrait tenir le cap, si les conditions épidémiologiques se maintiennent à leur niveau de dangerosité des rencontres regroupant des centaines ou des milliers de personnes, que grâce au recours aux nouvelles technologies.

Les responsables du ministère de la Culture, même si pour le moment aucune décision relative à un éventuel report ou annulation de cet évènement littéraire international n'a été prise, n'excluent pas «la possibilité d'une édition locale avec une présence étrangère symbolique», comme l'a précisé la ministre de tutelle. Et, le rendez-vous étant très proche, les préparatifs de la version virtuelle du Sila devraient avoir fait du chemin.

Ce n'est plus la même ambiance et le même attrait qu'un Salon réel, mais c'est mieux que rien. Dans ce cadre virtuel, on a récemment laissé entendre que le Sila devrait reconduire les rencontres, débats et autres tables rondes en utilisant les nouvelles technologies et les réseaux sociaux. On a même évoqué dans ce contexte l'existence d'un projet de plateforme de vente en ligne en partenariat avec les professionnels de ce domaine et les maisons d'édition algériennes et étrangères habituées de l'événement. Un projet qui pourrait rencontrer des difficultés, non pas sur le plan purement technologique, qui reste abordable, mais sur un autre registre lié au paiement électronique, pas encore très huilé. La vente en ligne pourrait fonctionner mais il ne faudrait pas s'attendre à de grosses affaires.

Le Sila, s'il garde, donc, sa promesse de se tenir dans un cadre virtuel, garderait quand même une certaine dimension culturelle, mais il perdrait beaucoup sur le volet commercial sur lequel tablent les éditeurs, notamment à la veille de la rentrée scolaire et universitaire. Car, pour de nombreuses maisons d'édition, ce Salon est une aubaine qui n'a pas son semblable dans l'année.

D'autant que les éditeurs enregistrent un énorme manque à gagner dû à la pandémie. Une opération de soutien d'urgence serait initiée au profit des libraires et des éditeurs en situation difficile, selon la ministre de tutelle, mais rien de mieux que les Salons pour écouler les stocks. Cela est autant bénéfique pour les éditeurs que pour les amoureux du livre et les parents d'élèves qui y trouvent leur compte avec les prix promotionnels pratiqués.