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Baptême du feu pour la commission politique du panel

par Kharroubi Habib

La commission politique mise en place en son sein par l'instance de dialogue et de médiation subira aujourd'hui le baptême du feu en allant à la rencontre de représentants du «Hirak». En consacrant son premier contact à ces acteurs de la crise, la commission politique de l'instance coordonnée par Karim Younes a à l'évidence donné à comprendre qu'elle a pleinement conscience que c'est le mouvement qu'ils représentent qui détient la clef de la réussite ou de l'échec de la mission dans laquelle s'est investie l'instance du dialogue.

Si la rencontre aura effectivement lieu, preuve sera faite que le mouvement populaire n'est pas irrévocablement opposé au dialogue comme le proclament ses franges radicales. Si du moins ceux qui ont accepté de participer en son nom à la rencontre sont réellement reconnus par lui comme ses porte-parole dont les engagements seront les siens. Cela étant, l'on se demande ce que la commission politique de l'instance du dialogue est en mesure de soumettre à ses interlocuteurs qui ferait adhérer le « Hirak » au processus du dialogue auquel il refuse de prendre part tant que les préalables qu'il a posés ne seront pas satisfaits.

Or ces préalables que l'instance du dialogue et de médiation a fait siens à sa constitution ont été purement et simplement rejetés par l'homme fort du pouvoir de fait, le vice-ministre de la Défense et chef d'état-major, le général Ahmed Gaïd Salah. Ce qui a fait envisager à Karim Younes et à ses autres membres de prononcer sa dissolution. Si ces derniers continuent à activer et apparemment sans estimer que le «niet» de Gaïd Salah a fermé la porte du dialogue aux parties qui les posent, il leur sera difficile sinon impossible d'obtenir du «Hirak» son accord au dialogue dans le sens voulu par le chef de l'institution militaire.

La résilience et la ténacité de l'instance du dialogue face au feu nourri de critiques, d'anathème et d'invectives dont elle est la cible s'étayent-elles sur des « promesses » que les cruciaux préalables auront les réponses qui satisferont les parties qui les posent malgré l'apparent « niet » irrévocable que leur a opposé Gaïd Salah ? Ce n'est pas impossible si l'on admet que si ce qui se dit dans les polémiques, controverses et autres échanges contradictoires que suscitent les divergences d'opinion quant à la manière de résoudre la crise politique du pays n'empêche pas que des discussions et tractations se mèneraient en coulisses et pourraient donner lieu à de sidérantes surprises.