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Que faire des partis de l'ex-alliance présidentielle ?

par Kharroubi Habib

Il n'y a que le FLN et le RND à avoir souscrit à la position du haut commandement de l'ANP sur le dialogue réaffirmée la semaine dernière par le vice-ministre de la Défense et chef d'état-major, le général de corps d'armée Gaïd Salah. Ce qui n'est ni surprenant ni étonnant de la part de ces deux piliers centraux du système et du régime qui sont loin d'avoir rendu les armes devant la révolution populaire qui s'est fixé pour objectif de les abattre.

Certes, les deux partis ont plus ou moins renié Bouteflika et son clan chassés par cette révolution populaire et le FLN s'est même fendu d'un mea culpa pour l'allégeance et le soutien qui ont été les siens à leur endroit. Mais l'un et l'autre sont résolus à défendre le système dont ils sont le symbole et l'ont affiché en reportant leur allégeance au pouvoir de fait qui s'est substitué à celui de Bouteflika et de son clan avec pour ligne directrice d'empêcher la révolution populaire d'atteindre son objectif. Ils applaudiront à tout ce que le pouvoir de fait derrière lequel ils se sont rangés entreprendra contre cette révolution populaire.

Si l'ex-parti unique, le RND ainsi que les autres formations partisanes ayant constitué l'alliance présidentielle sur laquelle le président déchu et son clan se sont appuyés pour gouverner le pays de la façon que l'ont sait, sont politiquement morts, rejetés et vomis qu'ils sont par le peuple, leurs appareils encore aux mains d'irréductibles partisans du système auquel ils sont redevables de tout conservent encore une capacité de nuisance qu'ils mettront au service de toutes les manœuvres qui seront mises à exécution pour faire avorter la révolution populaire.

L'avocat et activiste du mouvement populaire Mokrane Aït Larbi a été dans le vrai en affirmant que ces partis sont acquis à la contre-révolution qui se déploie sourdement contre le mouvement populaire. Affirmation qui lui a fait formuler l'exigence de leur dissolution. Exigence qui pour certains « puristes » de la démocratie relèverait de la contradiction avec les valeurs que ce militant défend. Qu'ils soient dissous ou pas, ces partis n'ont plus aucune légitimité, soit du point de vue démocratique ou de la représentation populaire, à prétendre être parties prenantes au dialogue national censé baliser le chemin à la sortie de crise. Cela d'autant que celui que le pouvoir voudrait voir s'ouvrir consistera à dégager les mécanismes et à réviser les fondamentaux législatifs et règlementaires à même de garantir la transparence et la régularité du processus électoral dont la présidentielle sera l'étape cruciale.

Inclusivité ou pas, l'on ne peut accorder aux partis de l'ex-alliance présidentielle d'avoir droit au chapitre dans ce dialogue. Ce qu'il s'agit de mettre en place dans ce dialogue s'il parvient à s'enclencher, c'est justement ce que ces partis ont toujours refusé et ce à quoi ils s'emploieront à faire encore obstacle sachant qu'en dehors de la fraude électorale, ils n'ont plus d'autres moyens de survie.