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Après l'UNRWA et l'Autorité palestinienne, Washington s'en prend aux malades palestiniens

par Kharroubi Habib

Une semaine après avoir supprimé plus de 200 millions de dollars d'aide aux Palestiniens et fait savoir qu'elle ne financerait plus l'agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens, l'administration américaine a annoncé que sur ordre de Donald Trump elle a supprimé l'aide de 25 millions qu'elle octroyait aux hôpitaux palestiniens à Jérusalem-Est. Cette batterie de représailles financières à l'encontre des Palestiniens procède de la tentative à laquelle s'essaie le président américain d'obtenir leur reddition et la fin de leur rejet et résistance au plan de «paix» qu'il ambitionne de faire aboutir sur le dossier du conflit palestino-israélien.

En optant à leur encontre pour la stratégie de l'étouffement économique qui va les mettre dans une intenable situation de précarité, il a misé que celle-ci va susciter en eux défaitisme et fatalisme qui annihileront l'esprit de résistance leur faisant lui tenir tête. Dans son incommensurable méconnaissance des ressorts qui ont fait que le peuple palestinien est toujours parvenu sans plier à surmonter les pressions et les obstacles qui se sont conjugués pour lui faire renoncer à ses aspirations nationales légitimes, Donald Trump s'est présomptueusement convaincu que son odieux chantage économique parviendrait à cette fin et n'entrevoit nullement que ses représailles risquent au contraire de souder ce peuple qui voyant ce à quoi l'oppression israélo-américaine cherche à le réduire n'aura d'autre réflexe que celui de rendre plus explosive la poudrière qu'est la question palestinienne.

En supprimant les aides financières américaines à l'UNRWA et à l'Autorité palestinienne, le président états-unien a visé à infliger une punition collective à l'ensemble de la population palestinienne. En ordonnant l'arrêt de celle destinée aux hôpitaux palestiniens de Jérusalem-Est, il a par contre aggravé pour les Palestiniens citoyens de l'Etat sioniste le système ségrégationniste dans lequel ils sont confinés. Après la sanction américaine frappant les hôpitaux palestiniens de Jérusalem-Est, l'accès aux soins de santé pour les patients et malades palestiniens de la ville sainte ne va devenir que plus problématique car il ne faut pas s'attendre à ce que l'Etat prétendument «moral» d'Israël va alléger pour eux la politique ségrégationniste dont il use à l'encontre de la minorité palestinienne arabe.

Honteuse, ignoble et totalement amorale, cette décision américaine de s'en prendre aux hôpitaux palestiniens n'est pas pour surprendre de la part de Donald Trump qui en a eu l'initiative. Elle confirme que Mahmoud Abbas et l'Autorité palestinienne ont eu pleinement raison de rejeter toute relance du processus des négociations palestino-israéliennes sous le parrainage de Washington. La mesquinerie de cette décision prise en son nom par Donald Trump ajoute une tache d'opprobre sur l'Amérique dont l'étoile était déjà passablement ternie par l'arrogance et l'agressivité avec lesquelles elle se comporte sur la scène internationale. Elle ne peut que renforcer le camp palestinien et de tous ceux que cette arrogance et cette agressivité américaines ont visé à humilier et à en faire les supplétifs de la politique unilatérale de Washington poussée jusqu'à l'inacceptable par un Donald Trump qui s'est arrogé le droit d'être le seul à décider de ce que devrait être le monde. Redire et répéter que l'Amérique trumpisée est un problème et un gros pour le monde n'est pas une exagération imputable à de l'anti-américanisme primaire. Elle résulte de l'amère vérité que dévoilent les errements dangereux auxquels s'adonne la plus grande puissance mondiale qui plus est plus est dispose d'un fantastique arsenal nucléaire.