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Le monde a un problème: l'Amérique trumpisée

par Kharroubi Habib

Avec Donald Trump à la Maison Blanche, l'Amérique est devenue un navire à la dérive dont les errements inquiètent autant les pays classés par lui dans la liste des Etats ayant des politiques source de menaces pour la sécurité nationale des Etats-Unis que ceux qui en sont les alliés historiques constants. Depuis que le successeur de Barak Obama préside aux destinées de l'hyperpuissance militaire et économique qu'est l'Amérique, tous sont en effet confrontés à la conduite par lui d'une politique étrangère qui se résume à vouloir les soumettre à l'acceptation d'un ordre mondial totalement voué à la consécration de la primauté des intérêts nationaux américains.

Son arrogante prétention n'est pas acceptable pour ces Etats dont certains ne reculeront probablement pas à le défier pour affirmer leur indépendance et souveraineté nationale. Le portrait de Donald Trump tel qu'il ressort des écrits publiés par certains des artisans de sa victoire électorale n'incite pas à croire qu'il faut lui faire confiance que confronté à des situations de graves tensions que susciteront ses arrogantes provocations et menaces il saura avoir raison gardée pour épargner au monde la plongée dans des conflits qui seront rien moins que cataclysmiques. Ce que dévoile le portrait qu'en font des personnalités qui lui ont été ou sont encore proches, c'est que Donald Trump est tout sauf accessible à la raison gardée dans les situations périlleuses pour la paix internationale car n'agissant et réagissant que guidé par ses impulsions malavisées dont il refuse la contestation fût-elle par ses fidèles collaborateurs et conseillers.

Quand son propre directeur de cabinet et pour tout dire son bras droit à la Maison Blanche traite le président américain «d'idiot» qui a le niveau de compréhension et les réactions d'un élève de sixième, le monde a raison d'être inquiet de ce qu'il peut faire à l'Amérique. L'homme a fini par semer le trouble et le désarroi au sein de son propre pays en se découvrant à lui dans l'exercice de la fonction présidentielle comme atteint de mégalomanie et dont la seule expertise réside dans « l'art » du mensonge.

Pendant longtemps et malgré leur exercice d'une hégémonie aux conséquences contestables sur la conduite des affaires mondiales, les Etats-Unis n'ont pas moins été considérés comme susceptibles d'éviter à la planète d'être confrontée à une catastrophe qui sonnerait la fin de l'espèce humaine qu'elle renferme.

Avec Donald Trump pour président, ils ne sont plus perçus que comme étant la puissance qui fait peser cette menace soumise qu'elle est aux délires d'un commandant en chef enfermé dans la certitude qu'il peut faire plier à ses diktats amis et ennemis de l'Amérique.