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Une campagne anti-algérienne au service d'un agenda qui n'est pas que marocain

par Kharroubi Habib

Les accusations marocaines à l'encontre de l'Algérie sur sa prétendue participation à une entreprise de déstabilisation du royaume en complicité avec l'Iran, le Hezbollah et le Front Polisario ayant fait long feu auprès de la communauté internationale qui s'est refusée à croire en leur véracité tant elles lui sont apparues ressortir de l'affabulation, le ministre des Affaires étrangères de Mohammed VI persiste néanmoins à en proférer de plus délirantes. En effet, non contenté d'essayer de vendre l'image d'une Algérie qui serait en connexion avec l'Iran et le Hezbollah dans des opérations visant la sécurité et la stabilité du Maroc et à travers lui celle du monde arabe, le ministre marocain l'a accusée en outre d'être impliquée dans celles qui ont précipité le Sahel et les Etats de la région dans la grave situation sécuritaire à laquelle ils sont confrontés.

Pour aussi grotesques que sont les accusations marocaines à l'encontre de l'Algérie, elles ont été formulées dans le but évident de satisfaire un agenda anti-algérien qui a été arrêté ailleurs qu'à Rabat et ayant assigné au Maroc le rôle de provocateur et de plaignant. La campagne anti-algérienne à laquelle s'adonne le Makhzen et sa propagande vise à créer un climat de tension qui dans les calculs des concepteurs de cet agenda leur procurera des raisons à intervention.

Le Maroc est entré dans leurs visées anti-algériennes en pensant à tort que le contexte régional et international lui donne l'occasion de régler à son profit la querelle du leadership qui l'oppose à l'Algérie au Maghreb et en Afrique et du même coup le conflit du Sahara occidental.

La monarchie alaouite et le Makhzen jouent avec le feu en provoquant l'Algérie et ce faisant risquent de se retrouver dans une situation qui pourrait leur être fatale.

Les pétromonarchies qui de concert avec l'Etat sioniste encouragent le royaume alaouite sur la voie de la provocation de l'Algérie ne pardonnent pas à celle-ci son refus de s'aligner sur leurs positions, tant à l'égard de l'Iran que des autres crises et conflits dans lesquels elles sont parties prenantes au Moyen-Orient. Elles ont avec le Maroc le levier qui dans l'esprit primaire de leurs rois et émirs est manipulable contre elle. Mohammed VI se sait assis sur un trône devenu extrêmement branlant avec la montée en puissance dans le royaume du mouvement de contestation populaire qui plus est s'en prend ouvertement à la monarchie alaouite dont il est le représentant.

Dans la panique que lui suscite la montée des périls que le Makhzen ne parvient pas à juguler et exorciser, le monarque alaouite semble prêt à jouer la carte de la fuite en avant consistant à provoquer un conflit ouvert avec le voisin de l'Est avec l'aléatoire calcul qu'il ressouderait les liens entre le trône et le peuple marocain. Cyniquement, les pétromonarchies le poussent sur cette voie en lui prodiguant encouragements et soutiens. C'est à de piètres stratèges que Mohammed VI a été demander le plan de sauvetage de sa monarchie. Piètres au regard de ce qu'ils ont récolté de défaites et d'humiliation là où au Moyen-Orient ils ont mis à exécution leurs sordides machinations contre les Etats et les peuples de la région.