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Les victimes de Mossoul et Raqqa passées par pertes et profits

par Kharroubi Habib

Mossoul et Raqqa les deux villes libérées de l'emprise de l'Etat islamique par la coalition arabo-occidentale conduite par les Américains ont été réduites à des champs de ruines. Il a fallu des mois à leurs libérateurs pour venir à bout de la résistance que leur ont opposée les fanatiques nervis embrigadés dans l'Etat islamique et qu'ils n'ont pu briser qu'en pilonnant et bombardant sans discontinuité les deux villes que les populations n'ont pu évacuer, prises en otage qu'elles ont été pour servir de bouclier humain. C'est un scénario à l'identique auquel donne lieu la bataille qui a pour théâtre la Ghouta orientale. Dans les deux cas, il y a eu d'indicibles horreurs qui se sont commises ou sont commises. Mais autant les médias occidentaux se sont évertués à ne rapporter qu'à minima celles auxquelles ont donné lieu les batailles de Mossoul et Raqqa autant ils s'ingénient à faire de celles qui ont pour cadre la Ghouta un enfer apocalyptique et leur fait verser des larmes de commisération pour la population civile sur laquelle il s'abat.

Selon ces médias, la coalition qui a libéré Mossoul et Raqqa ne pouvait faire autrement que pilonner et bombarder les deux cités et l'aurait fait en s'en prenant avec « précision » aux réduits de défense des combattants de l'Etat islamique. Dans cette logique, ils ont systématiquement qualifié de « bavures » les frappes de cette coalition qui ont eu pour résultats trop de morts parmi la population civile pour être cachés. Ce qui reste pourtant de Mossoul et de Raqqa témoigne irrécusablement que la coalition conduite par les Etats-Unis que les bombardements de son aviation n'ont rien eu de frappes « chirurgicales » ayant épargné la population civile.

Des milliers de civils ont péri à Mossoul et Raqqa sans que cela n'émeuve grandement les médias occidentaux qui à travers des analyses et commentaires alambiqués s'en tenaient dans le cas de Mossoul et Raqqa aux mains de l'Etat islamique à la théorie que c'était le « prix à payer » pour les libérer de cette organisation terroriste et criminelle utilisant les civils comme bouclier humain. Les mêmes affectent d'être horrifiés par ce qui se passe dans la Ghouta orientale où l'armée syrienne ayant en face d'elle des ennemis qui usent des mêmes méthodes de guerre auxquelles a été confrontée la coalition arabo-occidentale est contrainte de recourir à la tactique que celle-ci a employée. La similitude de situation entre les batailles de Mossoul et de Raqqa et celle de la Ghouta orientale est totalement occultée par eux pour la simple raison qu'ils se refusent à voir dans les groupes armés assiégés par l'armée syrienne des extrémistes terroristes et d'admettre que la population civile de la Ghouta est retenue contre son gré par eux dans l'enclave afin de leur servir de protection dissuasive des frappes de l'armée gouvernementale. C'est là une vérité dont ils ne peuvent convenir sans reconnaître que l'Occident auquel ils appartiennent est responsable au premier chef de l'apocalypse qui a détruit la Syrie en fomentant le complot qui l'a précipitée dans le conflit armé et qu'il persiste à alimenter en soutenant des « rebelles » qu'il sait parfaitement être des extrémistes terroristes mais présentant l'avantage pour lui d'être malléables et instrumentalisables au profit de ses objectifs géopolitiques dans la région.