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L'armée israélienne au secours d'Al Nosra

par Kharroubi Habib

L'armée arabe syrienne est à l'offensive simultanément dans le Nord-Ouest du pays, plus précisément dans la province d'Idlib et près de Damas dans la région de la Ghouta qui sont tenues par les groupes amés terroristes enrôlés sous la bannière d'Al Qaïda. Sur les deux fronts, l'avancée des forces du régime bouscule et fait lâcher prise à ces groupes terroristes qui n'ont plus de salut qu'en une intervention étrangère qui leur permettrait de desserrer l'étau qui les compresse. C'est ce que l'Etat sioniste a entrepris de faire en procédant dans la nuit d'avant-hier à des bombardements aériens et tirs de missiles contre des positions de l'armée syrienne.

Le prétexte avancé par les relais de la propagande israélienne pour justifier cette énième intervention de l'armée sioniste sur le sol syrien et toujours contre les positions et infrastructures des forces loyalistes n'a pas varié car il consiste à prétendre que cela a été une opération préventive visant à détruire de l'armement en provenance de l'Iran et destiné au Hezbollah libanais. Le fait que les interventions de l'armée israélienne se produisent à chaque fois que les forces du régime intensifient leur pression sur les groupes armés terroristes est systématiquement éludé par ces relais médiatiques car le souligner soulèverait le questionnement sur le véritable objectif qu'Israël s'est fixé dans le conflit syrien. Celui-ci a été pourtant on ne peut plus clair dès le début du conflit. L'Etat sioniste a d'emblée prodigué son soutien à la rébellion anti-régime sans se soucier que les groupes armés qui la composent sont affiliés à des organisations terroristes et sont censés être ses ennemis mortels.

Dans les zones du territoire syrien limitrophes de ses frontières, Israël a ouvertement mis sous son aile protectrice le plus radical d'entre eux à savoir le front Al Nosra. Son attitude à son égard a consisté dans un premier temps à prendre en charge ses combattants blessés en arguant du devoir d'aide humanitaire, puis quand les événements militaires ont pris mauvaise tournure pour lui face aux forces loyalistes en attaques aériennes et au sol contre celles-ci pour enrayer ses offensives. Plus que tout autre Etat de la région, Israël a intérêt que le conflit syrien perdure et que le régime qui n'est pas tombé comme il l'a espéré reste confronté à des abcès de fixation qui en l'épuisant l'empêcheront de consolider l'Etat syrien. L'offensive sur deux directions de l'armée syrienne contre ses « protégés » préfigure pour Israël par les succès militaires qu'elle procure au régime la fin du statu quo mortifère en Syrie dont ses stratèges et hommes politiques veulent à tout prix le maintien.

Il n'y a pas d'autre raison qui justifie l'acharnement de son armée à s'en prendre aux forces de Bachar El Assad en chaque moment crucial de la confrontation de celles-ci avec les groupes armés terroristes. Le prétexte de l'armement du Hezbollah n'est soutenu que pour couvrir l'agression et la violation de la souveraineté de l'Etat syrien du manteau de l'intervention préventive qui s'imposerait à Israël pour sauvegarder sa sécurité nationale. Depuis sa création, l'Etat sioniste n'a pas varié dans sa stratégie militaire à l'égard de ses voisins, qui se résume à l'agression préventive et peu lui importe de violer le droit international et la morale.