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Des vérités assénées à bon escient

par Kharroubi Habib

Pendant que se déroulaient entre l'Union africaine et l'Union européenne les tractations diplomatiques sur le format à donner à leur cinquième sommet qu'allait abriter Abidjan la capitale économique ivoirienne, l'Algérie qui en a été un acteur actif et écouté au grand dam du duo franco-marocain auquel elle s'opposait a été ciblée par une campagne médiatique en propageant contre elle les fausses accusations de soumettre chez elle les migrants africains à un traitement raciste et inhumain et d'être dans le refus de sa contribution à la lutte antiterroriste menée par ses voisins dans la zone sahélo-saharienne qui lui serait dicté par d'inavouables considérations.

Les commanditaires de cette ignominieuse et mensongère campagne médiatique en espéraient qu'elle susciterait un ressentiment anti-algérien tant des Etats que des opinions en Afrique sur lequel ils pourront « surfer » pour neutraliser l'activisme de la diplomatie algérienne en passe d'obtenir que le sommet d'Abidjan ait lieu dans le format prôné par elle.

Leur machiavélique opération a lamentablement échoué même en ayant enrôlé de prétendues organisations humanitaire et des médias de pays africains voisins qui se sont fait une constante dans le dénigrement et la diabolisation du rôle et de l'influence de l'Algérie sur le continent africain. En effet, l'Algérie a non seulement eu gain de cause sur la question du format du sommet mais a vu également celui-ci abonder sur celle de la lutte antiterroriste dans le sens de la stratégie pour la mener qu'elle n'a cessé de préconiser. Ce double succès suffit à démontrer que les Etats qu'on a cherché à remonter contre l'Algérie n'ont pas été dupes de l'extravagance des accusations portées contre elle. Tout simplement parce qu'ils entretiennent avec l'Algérie un partenariat et en reçoivent des assistances qui démontre l'inanité des accusations portées contre elle. La seule faiblesse de l'Algérie qui a permis à ces ennemis de s'en prendre à elle sur le plan de sa contribution à l'effort africain dans la lutte contre le terrorisme est celle d'avoir trop mis l'accent sur le respect irréfragable auquel l'astreint sa doctrine du rejet de toute participation de ses forces armées à des interventions militaires hors des frontières nationales et d'observer une discrétion non valorisante sur celle qu'elle apporte sous d'autres formes et ne sont pas moins déterminantes qu'une implication militaire directe.

Il fallait que cela se sache et il a été bon que son Premier ministre Ahmed Ouyahia mette les points sur les i lors de son intervention au sommet d'Abidjan dont l'essentiel des travaux a été voué à définir la stratégie euro-africaine de lutte en partenariat contre le fléau du terrorisme. Il l'a fait sans la forfanterie ni le paternalisme auxquels pour mousser leur contribution à cette lutte ont eu recours les représentants de certains des Etats qui se sont ingéniés à semer le doute sur la volonté de l'Algérie d'assumer sa part dans ce combat commun de l'Afrique et de la communauté internationale. L'Algérie n'a ni à rougir ni à se culpabiliser sur ce sujet, ce qui n'est pas leur cas et ce que son Premier ministre a révélé sans y mettre de l'ostension lui donne totalement raison.