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Idelb inévitable objectif pour l'armée syrienne

par Kharroubi Habib

Dans trois des quatre zones de « désescalade » qui ont été mises en place en Syrie en application du mémorandum adopté le 4 mai dernier à Astana par la Russie, l'Iran et la Turquie, les observateurs attestent que les affrontements entre les forces gouvernementales et celles de la rébellion ont pratiquement cessé permettant à la population civile de renouer avec un semblant de vie normale, du moins de ne pas craindre d'en faire les frais. Il en a résulté que la plus grande partie du territoire syrien est concernée par l'accalmie qui prévaut sur le front des hostilités entre les deux camps. La quatrième zone, celle devant englober la province d'Idleb, est toujours le théâtre d'affrontements qui n'opposent pas toutefois l'Armée arabe syrienne à la rébellion étiquetée « modérée » mais celle-ci aux groupes armés djihado-terroristes non concernés par le processus de négociation de paix lesquels se combattent également entre eux.

Le mémorandum du 4 mai dernier prévoit que ses signataires s'engagent à faire respecter la trêve des armes par le camp belligérant soutenu par eux. Mais si la Russie et l'Iran ont pu obtenir que les forces du régime cessent de s'adonner à des activités militaires dans les quatre zones et notamment de ne plus y effectuer de frappes aériennes, il ne paraît pas en aller de même pour la Turquie dont certains des « protégés » syriens refusent de se conformer aux dispositions du mémorandum d'Astana entériné par elle. Il en est qui ont carrément basculé dans l'alliance avec l'organisation terroriste le Front El Nosra. Ce qui a permis à celle-ci de prendre le contrôle quasi total de la ville d'Idleb et de sa province.

De zone de « désescalade » et de sécurité qu'elle aurait dû devenir, la province d'Idleb a été transformée par les djihado-terroristes qui en ont pris le contrôle en champ de bataille vers lequel ont afflué tous les extrémistes ne voulant à aucun prix d'un arrêt du conflit et pas même de trêve provisoire. Y ont convergé même les combattants de Daech qui ont fui Raqqa.

Les autorités syriennes ne pourront rester insensibles du fait qu'en étant sous contrôle des groupes armés réfractaires à toute possibilité d'accord de paix, la province d'Idleb est l'endroit d'où viendront les nouvelles tentatives visant à déstabiliser le régime. Ce que les forces du régime vont probablement essayer de prévenir en lançant l'offensive contre ce bastion des djihado-terroristes. Même Mohammed Allouch qui a dirigé la délégation des rebelles à Genève a reconnu que la province et la ville d'Idleb est passée sous contrôle des djihado-terroristes ne reconnaissant pas l'opposition dont il est le représentant. Ni cette opposition par conséquent ni la Turquie ne sont en situation de faire de la province d'Idleb une zone de désescalade et de sécurité. Ce qui leur enlève l'argument de la violation de l'accord d'Astana quand les forces du régime décideront de s'en prendre à la fourmilière des djihado-terroristes.