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Pourparlers de Genève : l'optimisme mesuré de De Mistura confirmé

par Kharroubi Habib

A l'issue vendredi du 7ème round des pourparlers de paix de Genève sur la Syrie, l'émissaire de l'ONU, Staffan de Mistura, a déclaré à la presse que bien que la rencontre n'a pas enregistré de rapprochement substantiel entre les positions des délégations du gouvernement et de l'opposition, il a été néanmoins réalisé quelques progrès qui lui font espérer que la 8ème session qu'il compte convoquer pour début septembre verra s'engager des discussions directes entre les deux parties syriennes.

Pour le même Staffan de Mistura, cette perspective serait désormais envisageable du fait que malgré la persistance de leurs divergences sur les points ayant été au menu du 7ème round des pourparlers, aucune des délégations n'en a pris prétexte pour se retirer. Ces points ont été la lutte contre le terrorisme et la transition politique. Sur l'un comme sur l'autre, les positions de Damas et de l'opposition ne pourront évoluer sans comme le pense l'envoyé spécial onusien des pressions internationales qui s'exerceraient pour influer dans ce sens.

Sur la question de la lutte contre le terrorisme, Damas pose comme préalable à l'opposition qui participe aux pourparlers de Genève qu'elle se démarque clairement des groupes terroristes avec lesquels elle persiste à collaborer contre les forces loyales au gouvernement. Le point d'achoppement sur le sujet entre les deux parties est qu'elles ne considèrent pas terroristes les mêmes groupes armés qui opèrent dans le pays. S'agissant de la transition politique, elles sont encore plus en désaccord du moment qu'elle soulève la question du sort à réserver au président syrien. En effet, tandis que Damas ne veut pas entendre parler d'une transition politique conduisant au départ de Bachar El Assad, l'opposition fait de son départ une exigence à laquelle il ne serait pas question pour elle de relancer.

Pour aussi irréconciliables qu'apparaissent les divergences sur lesquelles butent les pourparlers de Genève, elles n'ont pas découragé l'envoyé spécial qui estime à juste titre que les évolutions intervenues internationalement sur le conflit syrien ont créé un climat qui pourra faire obligation aux protagonistes de celui-ci de réviser leurs positions. L'évolution susceptible de faire envisager qu'il puisse en être ainsi est celle intervenue dans la vision française sur le conflit solennellement assumée par le président Emmanuel Macron et qui lui a fait émettre la proposition de constitution d'un « groupe de contact » constitué des cinq membres permanents du Conseil de sécurité et des Etats de la région impliqués dans le conflit syrien.

Le consensus qui s'est dessiné ces derniers temps entre les principaux alliés internationaux des deux camps syriens autour d'une solution politique négociée est porteur de l'espoir que ce « groupe de contact » s'entendra sur ce qui est négociable ou pas sur le conflit et exercera sur ses protagonistes les pressions internationales que De Mistura estime indispensables pour faire avancer et se conclure les pourparlers de paix pour la Syrie martyre.