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La solidarité avec les Palestiniens en grève de la faim s'amplifie mais Abbas fait front bas

par Kharroubi Habib

Le 17 avril dernier, 1.500 détenus palestiniens dans les geôles sionistes ont entamé une grève de la faim illimitée pour protester contre les conditions carcérales et les atteintes à leur dignité d'hommes auxquelles ils sont soumis par l'administration pénitentiaire. Celle-ci a immédiatement pris à leur encontre des mesures par lesquelles elle a pensé parvenir rapidement à mettre fin à leur mouvement de protestation.

La répression qui s'est abattue sur les grévistes de la faim s'est traduite par la mise à l'isolement de ceux d'entre eux que l'administration pénitentiaire considère comme étant les « meneurs » respectés par leurs codétenus et l'interdiction pour eux de toute visite qu'elle soit celle de leurs familles, de leurs avocats ou même du Comité international des Croix et Croissant rouges (CICR). Malgré l'aggravation de leurs conditions carcérales et l'arbitraire auxquels ils sont soumis en étant dans l'isolement, les grévistes de la faim palestiniens n'ont pas fléchi dans leur détermination à aller jusqu'au bout pour obtenir la satisfaction de leurs revendications. Pas même ceux d'entre eux dont l'état de santé s'est dangereusement détérioré. Leur courageux combat est devenu exemple à suivre puisque des dizaines d'autres détenus palestiniens l'ont rejoint et que l'Etat sioniste craint désormais sa contamination de l'ensemble des prisonniers palestiniens incarcérés dans ses geôles.

Il a suscité un autre effet que cet Etat tente en vain de stopper, celui de la montée en puissance du mouvement de solidarité qui s'exprime en faveur des grévistes de la faim et pas uniquement au sein de la population palestinienne qui enchaîne les manifestations de soutien à ces derniers. Des manifestations similaires se multiplient en effet un peu partout dans le monde et en Europe en particulier dont les médias se sont gardés pourtant de médiatiser ce qui se passe dans les geôles sionistes pour ne pas amplifier la colère anti-israélienne que cela suscite. Leur montée en puissance redoutée par les autorités sionistes les a contraintes à lâcher du lest en finissant par autoriser le CICR à rendre visite aux grévistes de la faim et même à Marwan Barghouti, le plus emblématique d'entre eux.

La pression ainsi mise sur l'Etat sioniste ne doit pas se contenter de cette seule reculade de sa part mais s'accentuer pour le forcer à faire droit aux revendications des grévistes qui sont celles de tous les détenus palestiniens. Le moyen le plus efficace pour que cette pression atteigne son objectif est que les manifestations de soutien aux détenus palestiniens fassent jonction avec le mouvement international de boycott de l'Etat sioniste dont l'efficacité corrosive sur lui se vérifie à travers l'hystérique campagne de diabolisation à laquelle s'adonnent contre lui les autorités israéliennes et les lobbys sionistes volant à leur secours. Il revenait à l'Autorité palestinienne d'être à la pointe en terme de sensibilisation de l'opinion internationale sur le combat que mènent les détenus palestiniens.

L'on constate qu'alors que la rue palestinienne multiplie les démonstrations aux grévistes de la faim et qu'il en va de même ailleurs dans le monde, cette autorité, de même aussi que le Hamas qui la conteste, fait profil bas dans la solidarité avec eux. A croire qu'elle considère que leur mouvement de protestation ne serait pas un acte de résistance confortant sa position vis-à-vis de l'occupant sioniste à un moment où elle s'apprête visiblement à renouer le dialogue avec lui pour négocier un éventuel et aléatoire accord de paix. Son attitude lui sera reprochée par le peuple palestinien non pas en tant que faute mais comme crime politique la déconsidérant irrévocablement.