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Crise libyenne: une concordance de vue démentie par les menées de certains

par Kharroubi Habib

Officiellement, la 11ème session des pays voisins de la Libye qui s'est tenue lundi à Alger aurait permis de confirmer la concordance de vue des Etats participants par rapport au processus politique et leur disponibilité à encourager ses protagonistes à ne pas en dévier malgré les divergences qu'ils ont sur ce qui est en débat entre eux. En réalité, il en est ressorti que certains d'entre eux tout en affichant par leurs déclarations publiques cette disponibilité s'ingénient à pratiquer l'ingérence dans la crise libyenne non pas pour aider à la réconciliation de ces acteurs mais pour entretenir ceux d'entre eux qui ont leur préférence dans l'illusion qu'ils sont les seuls à décider de sa solution.

Il est clair que pour ces parties et celles libyennes qui en partagent les vues, les inlassables efforts que déploie l'Algérie en faveur du règlement de la crise libyenne par la voie d'un dialogue interlibyen inclusif et sans interférence étrangère sont devenus gênants, car ayant contribué à déclencher en Libye une dynamique qui contrecarre la réalisation de leur dessein. Pour en contrer leurs effets, ils s'en prennent sournoisement à l'Algérie en mettant en doute sa neutralité entre les protagonistes de la crise et en faisant peser sur son entremise auprès d'eux le soupçon qu'elle vise à les entraîner à entériner une solution à celle-ci qui soit conforme aux intérêts qui sont les siens. Ce procès en ingérence qu'ils tentent d'instruire contre l'Algérie est la preuve qu'ils la considèrent comme la partie qui fait obstacle au règlement à leur façon de l'affaire libyenne. L'Algérie n'est pas dupe des satisfécits hypocrites que ces mêmes parties lui délivrent officiellement sur son insistance à plaider en faveur d'un dialogue interlibyen inclusif et une solution politique concertée entre l'ensemble des Libyens et pour les résultats qui l'ont couronné. Elle sait parfaitement en effet et Abdelkader Messahel a eu à en faire le constat en Libye même qu'elles s'emploient à discréditer son entremise en tentant de disqualifier les acteurs libyens qui ont montré de l'écoute aux arguments algériens leur faisant valoir qu'il leur est possible de mettre fin à la crise de leur pays en se mettant tous autour de la table de négociations et sans aller dans le sens où les interférences étrangères veulent les entraîner. L'objectif du travail de sape entrepris contre la dérangeante insistance de l'Algérie est qu'à force de défaire elles parviennent à faire avancer. Il en résulterait que par lassitude tous les protagonistes de la crise libyenne se laissent aller à ne plus croire à la solution politique et négociée de celle-ci et ainsi s'ouvrirait la voie à la confrontation armée qui est l'option voulue par elles et à laquelle par leurs aides elles préparent ceux d'entre eux qui ont opté pour s'aligner sur leurs agendas respectifs pour la Libye.

L'Algérie seule ne peut évidemment faire échec à ce scénario qu'elles ont écrit pour la Libye voisine et encore moins quand les Etats du voisinage ont des positions ambiguës sur la médiation qu'elle mène entre les acteurs libyens de la crise. L'ONU qui parraine le processus politique auquel l'Algérie à sa satisfaction contribue activement et sans compter se doit d'être plus réactive aux menées qui en sabordent la poursuite et l'aboutissement et non pas se contenter de les déplorer.