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Le retour des affidés de Daech, une menace pour Alger et Paris

par Kharroubi Habib

Bruno Le Roux, ministre français de l'Intérieur, sera aujourd'hui à Alger. Dans le communiqué annonçant sa visite rendu public hier matin par l'ambassade de France en Algérie, il a été précisé que la visite du ministre répond à l'invitation de son homologue Noureddine Bedoui et est destinée à mettre à nouveau «à l'honneur la densité des liens entre la France et l'Algérie notamment en matière de coopération, de sécurité intérieure, de protection civile, de gouvernance territoriale et administrative».

Il est sans nul doute que les entretiens que Bruno Le Roux aura avec Noureddine Bedoui et les autres hauts responsables algériens qui le recevront, tourneront effectivement autour des questions évoquées dans le communiqué de l'ambassade. L'on peut toutefois avancer que la coopération sécuritaire entre les deux pays constituera le point fort de ces entretiens. Non pas en raison que cette coopération sécuritaire entre Paris et Alger a besoin d'être réaffirmée mais parce que les deux Etats sont dans l'anticipation d'une menace qui leur est commune induite par le possible retour au pays de leurs ressortissants partis rejoindre l'organisation terroriste autoproclamée l'Etat islamique aujourd'hui en pleine déconfiture en Syrie et en Irak.

Il y a lieu pour Paris et Alger d'étendre leur coopération sécuritaire à la nécessité de se prémunir contre cette éventualité et cela d'autant que les despérados en question sont susceptibles d'être des binationaux pouvant de ce fait tromper la vigilance des services sécuritaires des deux Etats. Leur reflux attendu impose aux deux pays l'échange des informations dont ils disposent sur eux et sur les itinéraires qu'ils viendront à emprunter pour revenir soit en France, soit en Algérie.

Consigne a été donnée par Daech à ses affidés originaires d'ailleurs que de Syrie ou d'Irak de retourner chez eux et poursuivre là-bas le combat qu'elle est en train de perdre dans ces deux pays. Il y en aura probablement parmi eux qui vont chercher à mettre en exécution cette consigne, ce qui incite les Etats ayant des ressortissants dans ce qui reste de troupes à l'organisation terroriste à entretenir un état d'alerte maximum. C'est le cas de l'Algérie et de la France qui sont en plus et tout spécialement dans le collimateur des donneurs d'ordre de Daech.

En Algérie en tout cas, les conséquences qui peuvent poindre pour elle du fait de la défaite qui se profite pour Daech ont été à l'évidence cernées par les institutions en charge de la sécurité nationale et en leur prévision ont mis en place un dispositif sécuritaire qui donne des résultats probants. En France comme en Algérie, il y a toujours moyen de parfaire la prévention antiterroriste dont l'un des plus efficaces réside dans l'échange gagnant-gagnant des informations à disposition du moment que la menace est la même pour les deux pays, ce sur quoi il ne peut y avoir pour eux d'interprétations divergentes. Pour sûr que Bruno Le Roux et ses interlocuteurs en conviendront et s'entendront pour densifier la coopération sécuritaire entre leurs deux Etats.