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De bons présages pour le rendez-vous d'Astana

par Kharroubi Habib

L'accord de cessez-le-feu en Syrie conclu sous l'égide de la Russie et de la Turquie ne s'appliquant pas à l'organisation terroriste El Nosra et aux groupes salafistes faisant cause commune avec elle, les forces fidèles au régime de Damas sont déterminées à ne leur laisser aucune répit, comme le démontrent les incessants raids aériens et bombardements d'artillerie lourde dont sont les cibles les positions où leurs combattants sont repliés, que ce soit dans la région de Wadi Barada aux environs de la capitale Damas ou dans celle d'Idleb. Bien qu'elles ciblent des localités où les djihadistes prédominent, les frappes de l'armée syrienne sont dénoncées par les milieux anti régime comme étant une violation du cessez-le-feu au motif que s'y trouveraient également des rebelles concernés par la trêve. Les rebelles sur le sort desquels ces milieux s'apitoient se sont pourtant mis eux-mêmes délibérément dans la situation d'être dans le point de mire des frappes de l'armée syrienne en ayant choisi de rester ou de se replier dans les zones contrôlées par les combattants djihado-terroristes. L'accord de cessez-le-feu a été conclu après acquiescement de forces rebelles l'ayant négocié à la condition qu'elles s'engagent à rompre toute forme de lien avec El Nosra et les groupes salafistes exclus de la trêve. La décantation recherchée à travers l'accord de cessez-le-feu n'ayant pas lieu, les forces armées gouvernementales ne sont pas tenues de renoncer à reprendre les régions du pays aux mains des groupes djihado-terroristes. Leur détermination est payante puisque à Wadi Barada elles sont parvenues à mettre fin à la menace qui a pésé sur la population de la capitale Damas sous la forme de l'arrêt de son approvisionnement en eaux qu'elle a eu à subir du fait du contrôle de ses sources par les combattants enrôlés sous la bannière d'El Nosra et d'autres groupes djihado-salafistes.

Pour autant, les forces rebelles concernées par l'accord de cessez-le-feu n'ont pas cette fois pris prétexte de la poursuite des frappes de l'armée gouvernementale dans les zones où El Nosra et ses alliés prédominent pour dénoncer la trêve et se retirer du processus de négociation appelé à s'ouvrir à Astana au Kazakhstan le 23 de ce mois. Elles ont au contraire en majorité reconfirmé leur participation à ce processus. Raison pour laquelle et au grand dam des « pousse à la guerre » totale en Syrie, le cessez-le-feu tient dans ce pays sur la plupart des fronts où les djihado-terroristes n'imposent pas leur suprématie aux éléments de la rebellion. Le changement d'administration américaine qui va s'opérer à Washington avec l'intronisation, le 20 janvier, du président élu Donald Trump permet d'espérer que le processus des négociations qui va s'engager à Astana a des chances d'aboutir compte tenu que ce dernier n'y est pas opposé et ayant clairement annoncé qu'il n'est pas disposé à accorder son soutien à une opposition armée syrienne à laquelle, contrairement à son prédecesseur, il ne prête pas d'intention défendable, et entretient des doutes quant à ses dénégations de ne pas être acquise à la cause djihado-terroriste, danger principal pour la sécurité nationale de l'Amérique à laquelle il a promis de veiller en ayant été élu à la Maison Blanche.