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Réagir à un crime de guerre n'est pas violer le cessez-le-feu

par Kharroubi Habib

5 millions et demi d'habitants de Damas et de ses environs sont privés d'eau depuis une dizaine de jours, ce qui les expose au risque d'une catastrophe humanitaire dont la cause n'a pas de précédent.

En effet, si les Damascènes n'ont plus le précieux et vital liquide c'est en raison que les groupes rebelles et djihado-terroristes qui contrôlent la région de Wadi Berada où se trouvent les principales sources d'approvisionnement en eau potable pour la capitale et ses environs ont fait cesser celui-ci. Ce qui justifie que les autorités syriennes tentent de reprendre le contrôle de la région de Wadi Berada afin de mettre la population de la capitale à l'abri du manque d'eau. Il leur est fait pourtant reproche d'avoir ce faisant violé l'accord de cessez-le-feu qu'elles ont signé avec l'opposition armée et par ceux-là mêmes qui versaient des larmes de crocodile sur le désastre humanitaire qu'aurait provoqué le siège des quartiers Est d'Alep par les forces progouvernementales et en réclamaient la levée immédiate et inconditionnelle.

Peut-on persister à considérer comme modérée une rébellion qui entreprend de priver d'eau des millions d'habitants avec toutes les conséquences que cela induit pour leurs conditions de vie et à dénoncer en tant que violation du cessez-le-feu les opérations militaires engagées par l'armée gouvernementale pour y mettre un terme ? Pour ses défenseurs intéressés cela va évidemment de soi et peu leur importe que ce qu'elle a entrepris de faire subir à la population damascène a été qualifié de crime de guerre par l'ONU. Il y a pour eux que tout ce qui peut provoquer le voler en éclats de l'accord de cessez-le-feu est acceptable de la part des anti-régime fût-ce être un crime de guerre. Aussi n'est-il pas étonnant qu'au lieu de fustiger cette opposition « modérée » qu'ils soutiennent c'est au régime syrien qu'ils s'en prennent à qui ils imputent par anticipation la responsabilité du possible échec de l'accord de cessez-le-feu et des négociations de paix que devrait permettre la continuité de celui-ci.

A Wadi Berada, l'on est en présence d'une situation qui met à nu la fantasmagorie entretenue par les puissances ayant juré la chute du régime syrien consistant à donner à croire que les forces progouvernementales violent le cessez-le-feu parce qu'elles s'en prendraient aux combattants de la rébellion «modérée». Il est désormais attesté que dans cette région ce sont les djihado-terroristes et leurs alliés du même acabit qui dictent leur loi à cette rébellion prétendument «modérée» qui tout en ayant souscrit à l'accord de cessez-le-feu, refuse de se dissocier d'eux en tant qu'exclus du champ d'application de la trêve des armes.

Ce sont les djihado-terroristes d'El Nosra qui ont engagé la bataille de l'eau qui se déroule à Wadi Berada, y entraînant avec eux la prétendue rébellion modérée qui n'a aucune capacité à s'imposer à eux sauf celle de servir de faire-valoir et de prétexte aux anti-régime de tout bord pour présenter les affrontements à Wadi Berada comme étant une violation du cessez-le-feu venant des forces progouvernementales.