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L'Algérie, la France et les préoccupations du moment

par Abdou BENABBOU

Après un échange téléphonique vendredi entre les présidents Tebboune et Macron, les relations entre leurs deux pays reprennent leur cours normal. La hauteur de vue a prédominé après une brouille provoquée par une incartade maladroite au centre de laquelle s'était glissée une femme trublionne dont l'escapade à partir de la Tunisie avait été facilitée par les services français. Tout prête à croire que les deux hommes ont réduit la petite aventure tunisienne à un fait divers qui ne devait en aucun cas contrarier la prise en charge de problèmes plus larges et plus sérieux.

Eu égard aux grandes préoccupations du moment, il était évident que la raison d'Etat ne permettait pas à la France et à l'Algérie de rester accaparées par les détails des anodines tribulations d'une binationale. Les intérêts communs des deux pays, l'obligation qui leur est faite d'affronter ensemble de sérieux sujets de par une proximité géographique, une histoire partagée et des grandes crises du monde d'aujourd'hui, leur recommandent de prendre de la hauteur pour être au niveau des responsabilités à assumer vis-à-vis des deux peuples.

L'ambassadeur algérien à Paris rejoindra incessamment son poste. La visite en France du président Tebboune est reconfirmée. L'approfondissement des accords programmés lors du dernier séjour du chef de l'Etat français en Algérie et la venue de plusieurs de ses ministres seront au menu en mai à Paris.

La liste des dossiers qui avaient été abordés et conclus par une déclaration générale commune est longue et doit être renforcée et finalisée. La situation chaotique au Sahel, le lourd sujet de l'immigration clandestine, la coopération économique bilatérale et les rapports de l'Algérie avec l'Union européenne où la France est une puissance écoutée sont autant de points auxquels les deux chefs d'Etat ont accordé de l'importance.

De fait, l'échange téléphonique de vendredi entre les deux hommes n'a été que le témoignage d'une maturité et de la résolution de s'attaquer aux vrais problèmes qui intéressent les deux pays dans l'intérêt commun de leurs deux peuples.