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Le nœud gordien

par Abdou BENABBOU

Le dilemme dans lequel est empêtrée la société française, à l'instar d'une pléthore de sociétés humaines, tout en étant clair n'est pas simple. Le feu mis à la poudre du projet de réforme des retraites imposé par le gouvernement français contre lequel se sont soulevés des millions de travailleurs ne fait que souligner cette complexité avec une acuité tonitruante.

Augmenter les impôts et aller à la tétée de subsides financiers dans la bourse des consortiums ou rogner sur les retraites pour réguler son économie n'est pas un choix simple pour les dirigeants français. Le problème incontournable est ainsi posé. L'inadéquation des salaires, l'enfer du coût de la vie, l'inflation, la crise ne sont que des effets d'une situation compliquée qui est à placer au haut niveau d'une véritable guerre économique mondiale. Les conflits armés et l'indocilité de la nature se joignent aux pires agrégats sciemment fabriqués pour que la terre soit empêchée de se garantir une normalité.

Le gouvernement ne tient pas à contrarier les magnats du CAC 40 par crainte d'affaiblir des acteurs engagés dans un bras de fer économique planétaire où tous les coups sont permis. Dans sa stratégie, décrié et accusé de ménager les riches, il est convaincu que se rabattre sur ce qu'il considère comme des fers de lance de la production française affaiblira la consommation, amoindrira l'investissement et multipliera la délocalisation. De fait, le calcul des autorités françaises se plie aux règles implacables de l'économie libérale desquelles surviennent toutes les tares et les profondes déconvenues sociales que vit aujourd'hui le monde entier.

En conséquence, l'ensemble des données du problème sont alambiquées pour que le lot des lourdes vicissitudes engendrées soit hérité par le bas de l'échelle sociale que constitue le monde du travail. Le nœud gordien est au centre d'une économie mondiale à la limite de la sauvagerie qui fait de l'espèce humaine de simples outils corvéables à merci.