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LE BOUT DU FIL

par Abdou BENABBOU

Le sujet de l'ANSEJ reste d'actualité et tout semble indiquer que les responsables en charge du dossier ne savent pas encore par quel bout tirer le fil d'un problème qui ne cesse de les embarrasser. On avoue de façon officielle que 70% des bénéficiaires ont échoué dans leurs entreprises et que les 30% restants s'accrochent comme ils le peuvent dans des activités que la farouche pandémie contrarie au plus haut point. Il est souvent chuchoté que les milliards de dinars fourgués avec une inconséquente générosité ne sont pas prêts à être rendus, imposant au Trésor public la contradiction entre un mutisme affiché par de stériles considérations politiques et l'exigence d'une rigueur comptable mise en sourdine.

Puisque les caisses de l'Etat se sont vidées et que la crise économique ne cesse pas de s'amplifier, il est d'abord plus que nécessaire de commencer par défricher cette situation devenue inextricable et de dévoiler dans le détail le profil complet des 70% d'échecs avoués. On découvrira à l'évidence qu'il y a eu à boire et à manger, mais quels qu'aient été les écarts de conduite ayant été prévisibles du reste eu égard à l'esprit et à la culture dominants, on aboutira à l'histoire décapante du manque de formation et à l'absence de savoir. Pour peu que la bonne foi soit mise en avant et qu'un retour à un exercice financier rationnel soit enfin décidé, les autorités politiques devront déduire qu'il est désastreux de continuer dans la fuite en avant. Les sommes monstrueuses dilapidées auraient mieux servi à former de futurs jeunes chefs d'entreprises plutôt que de les avoir jetés dans l'océan mirifique des affaires sans qu'ils sachent nager.

Prodiguer des occupations aléatoires et des emplois passagers et fictifs n'est pas faire preuve d'œuvre utile ni pour la jeunesse ni pour le pays. Revenir encore vers les entités qui ont échoué, comme il vient d'être officiellement annoncé, en renouvelant une autre générosité financière sera en tout point de vue une parfaite déraison.