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On a
souvent tort de s'échiner à croire que la politique est une science exacte.
Elle est toujours corvéable à merci selon les circonstances et les équilibres
des forces contraires en présence. D'aucuns s'étonnent que le texte final de la
nouvelle Constitution soit remis aux mains d'un parlement lourdement entaché
pour s'en être tenu dans sa majorité qu'aux acrobaties des mains levées pour
acquiescer des orientations parfois opposées. Il ne pouvait en être autrement
car la définition de sa structure humaine devait répondre aux préoccupations
propres des pouvoirs du moment. Sa dissolution avant l'approbation de la
Constitution ne pouvait donc être contradictoire avec un logique entendement et
n'aurait été qu'une furtive illusion car on voit mal pourquoi de mauvais élus,
ternis par mille et une histoires graves se feraient harakiri en tournant le dos
au rôle pour lequel ils ont été dans l'ombre spécialement désignés.
Des forces politiques minoritaires tapies au cœur de la machine parlementaire se sont vu offrir une large brèche ouverte par les incroyables démêlés judiciaires actuels pour réclamer la dissolution des deux assemblées. D'autres rodées dans l'opportunisme militant et farouchement inscrites dans l'opposition trouveraient dans cette dissolution une aubaine pour occuper le terrain. De fait, la frilosité d'une société civile éparse, hétérogène et encore balbutiante ne peut offrir au pouvoir actuel une parade sûre et confortable conforme à la volonté déclarée par le président de la République. Par contre, la majorité législative docile et conformiste actuelle peut encore servir de gué pour lui permettre de poursuivre la traversée d'un virage sensible et dangereux. Quitte à laisser déduire que la prudence présidentielle dans ce domaine voile mal une manœuvre pour pérenniser un système décrié, il est encore trop tôt pour affirmer que les dés sont encore une fois pipés. En attendant que le sort soit définitivement jeté pour le pays, on est tenté de déduire que l'itinéraire tracé doit à son issue mettre dos à dos tous les opportunismes visibles et cachés. La grande question qui mérite d'être posée est de se demander par quel bonheur une nouvelle relève intègre et soucieuse de l'intérêt général pourrait se manifester. |