Les cascades des radiations, des mutations et des nominations des représentants du gouvernement à la tête des wilayate prêtent à penser que la gestion locale n'est pas encore au diapason des vœux du pouvoir central. Le mouvement des grands responsables du pays est si renouvelé dans un espace de temps réduit qu'il laisse entendre que le chef de l'Etat est dans un couloir restreint où les compétences humaines ne sont pas au niveau de la charge colossale à endosser pour les innombrables besoins de la société algérienne. Celle-ci cependant gagnerait à être mieux renseignée sur les raisons des remises en ordre entreprises par le président de la République pour nourrir une prise de conscience nationale et densifier davantage une confiance saine et partagée.

Il est certain que les articulations d'une gouvernance n'ont pas la légèreté des rumeurs lancées par les réseaux sociaux, mais à trop leur céder la place, ils finissent par s'accaparer un rôle officiel pour s'ériger en institution en mesure d'anéantir la bonne volonté et tous les efforts gouvernementaux. Ainsi un wali aurait été limogé parce qu'il s'est malencontreusement fourvoyé dans un programme AADL. Un autre aurait été remercié parce qu'il s'est octroyé un congé sans aviser. Un autre encore a été licencié car il a manié de la médisance et les exemples de nouvelles tordues ne manquent pas.

L'absence de l'information détaillée et officielle a laissé le champ libre à une pollution informationnelle souvent déroutante, alors que la communication devrait être l'outil essentiel du gouvernement. Il lui est indispensable d'écourter sa distance avec les citoyens. Les artifices utilisés aujourd'hui pour communiquer à travers les forums et les conférences sont désuets et ne sont plus de ce temps. Aisé à dire qu'à faire certes, mais les sommaires effets d'annonce sans leurs moindres détails et leurs explications peuvent aussi travestir leurs compréhensions. Ils peuvent surtout servir à ceux tapis dans l'ombre opposés à la paix et à la sérénité.