Envoyer à un ami | Version à imprimer | Version en PDF

BARRES DE FER, SABRES ET EPEES

par Abdou BENABBOU

Le dernier Conseil des ministres a mis le doigt sur le phénomène de la violence d'une ampleur telle qu'il serait en passe de transformer la vie communautaire en enfer si le holà n'est pas mis. Déjà sérieusement et largement terni par une multitude de contrariétés économiques et sociales, le partage de l'espace commun des Algériens n'avait pas besoin d'une décrépitude humaine supplémentaire transformant des sectes générationnelles sorties d'on ne sait prenant plaisir avec barres de fer, sabres et épées à transformer l'existence humaine en reste à jeter dans les poubelles.

La violence s'est accaparé l'espace public et les demeures familiales jusqu'à vouloir s'ériger en logiciel indéfectible pour plaquer au cœur de la société des drames chargés d'imbécilité et d'animalité gratuites. Trépasser à cause d'un paquet de cigarettes ou à cause d'un téléphone portable laisse déduire que les élans fatidiques des méchantes humeurs obéiraient à la couvée d'un ADN mortel.

Ce terrifiant phénomène du siècle n'est pas une particularité algérienne, loin s'en faut. La violence est mondiale avec l'air d'indiquer que les humains, la démographie effarante aidant, se sentent étouffés et serrés dans un périmètre terrestre de plus en plus étroit. En Algérie cependant, le mal a gagné en innéisme jusqu'à rendre banales des désagrégations de couples et de familles par le sabre et la hache. Avec l'élargissement de la crise multiforme et la misère contagieuse qui s'étale, il n'est pas écarté que naissent des similitudes violentes avec des pays où la vie humaine a une valeur de pacotille et que la liberté soit accordée à des moyens de sauvegarde et de protection illicitement recommandés.

Choisir la force de la loi pour mettre un terme définitif à la pieuvre de la violence est certainement recommandé et exigé, mais elle ne suffira pas si les graines qui l'ont fait naître et développer ne sont pas déterrées.

Les semences nocives se sont abreuvées de plusieurs sources mortelles allant de l'école et de l'éducation débridées jusqu'aux insensées gouvernances.

Le mal est profond et ni les réprimandes ni la répression à elles seules ne suffiront pour sa guérison.