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Les rangs
du «front populaire» se renforcent de jour en jour et la perspective d'une
candidature pour une 5ème mandature devient ainsi plus réelle, plus proche à
mesure que l'on se rapproche de cette élection présidentielle de 2019.
Aujourd'hui, et après l'appel du 20 août dernier du chef de l'Etat pour un
«front populaire» uni, qui doit «contrecarrer toutes les manœuvres
politiciennes et tentatives de déstabilisation de nos rangs», il ne fait plus
aucun doute que les partisans du 5ème mandat sont de plus en plus nombreux. Par
opportunisme, par «suivisme», par fatalité ou tout simplement parce que la
moitié des partis agréés n'ont aucun programme ni vision politique. Il en est
ainsi aujourd'hui avec des partis nourris à la gamelle par rapport au poids de
leur représentativité populaire par des appétits autres que politiques.
Certes, adhérer au «front populaire» quand on n'est pas le FLN ou le RND, et à un degré moindre le TAJ, n'est pas une tare, ni une soumission au courant politique qui dirige le pays. Mais à considérer le poids de certains «partisans» de la première et la dernière heure d'un 5ème mandat du président Bouteflika n'est pas pour faire avancer la démocratie dans le pays, dès lors que cette attitude n'est pas nourrie par un programme économique et social à soutenir. Non, la posture de beaucoup de nouveaux soutiens ne peut être décryptée que par le souci de rester dans les rangs, de faire partie d'un ensemble politique qui ne fait pas, pour autant, le consensus au sein de l'opinion publique, la grande oubliée de ces manœuvres politiciennes. L'opposition devient, dès lors qu'elle n'adhère pas à cette démarche des partis au pouvoir, l'ennemi à abattre. Pour autant, si du côté des partis et associations qui soutiennent un 5ème mandat du président Bouteflika les objectifs sont uniquement focalisés sur la finalité même de gagner cette prochaine échéance politique, quelle que soit la situation sociale ou économique du pays, pour l'opposition, avec des partis qui se comptent sur les doigts d'une main, il y a pourtant d'autres préoccupations, plus «terre à terre». A commencer par la situation périlleuse, critique de l'économie nationale qui ne parvient plus à produire assez de richesses pour éviter l'iceberg, si des solutions urgentes ne sont pas prises. Or, cette situation préoccupante des finances et de l'économie du pays ne fait pas partie de l'ordre du jour politique ni du moment ni de celui à venir. C'est toujours le dramatique «on verra après» qui revient comme une affreuse litanie et, entretemps, les fondamentaux de l'économie nationale s'effritent inexorablement, l'accès aux produits de base devient de plus en plus difficile et l'inflation monte sans que les autorités n'y prennent garde. Le «béni-oui-ouisme» politique ambiant a ceci de dangereux, qu'il ne prend pas conscience de la dangerosité du moment, que les solutions à préconiser en urgence ne se décodent pas en qui sera candidat à la prochaine élection présidentielle, mais comment remettre le pays sur les rails et éviter le scénario du «Venezuela». Le défi est là, aux pieds des partis politiques, qu'ils soient du pouvoir ou de l'opposition, car ce n'est plus une question de personne, mais celle de la «survie» à toutes les menaces. |
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