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Dépasser le stade des constats

par Moncef Wafi

Plus que l'issue de la présumée bataille de Tebboune contre l'oligarchie, selon la définition donnée à l'action d'assainissement du Premier ministre, on est en droit de s'interroger sur la pertinence de sa nouvelle vision industrielle et économique.

Il vient de l'évoquer ce dimanche au sortir de la réunion de préparation de la tripartite sans pour autant donner de précisions si ce ne sont les grandes lignes présentées dans sa feuille de route lors de son passage devant le Parlement.

L'inconnue n'étant pas dans la nature de l'action mais dans le casting des hommes auxquels il incombe de mener à bien ces réformes. Une complexité somme toute algérienne où les choix ne répondent pas forcément aux besoins de l'urgence. L'actualité étant de relancer l'économie nationale, de l'inventer quelque part puisque les dernières tentatives ont échoué lamentablement faisant perdre au pays du temps et de l'argent, on attend patiemment de voir le travail des ministres en charge de ce dossier. Au premier plan, celui de l'Industrie qui a la lourde charge de remettre le secteur sur les bons rails. Si le début n'a été que constat d'un échec sur toute la ligne, dénonçant l'arnaque du siècle avec ces ateliers de montage de pneus présentés et surtout financés comme de véritables concurrents aux marques automobiles mondiales, la suite est attendue avec impatience.

Qu'en est-il du nouveau cahier des charges concernant les usines de montage de voitures ? Que va-t-on faire pour recouvrer les milliards distribués gracieusement pour ces unités et surtout qui va payer le prix d'une telle ignominie ? L'industrie n'étant pas uniquement mécanique, il est à se demander ce que fera Bedda à propos des autres dossiers à l'image de celui de l'industrie pharmaceutique. Le gouvernement Tebboune joue gros sur le plan de la crédibilité d'abord puis de la compétence. Même s'il n'est un secret pour personne que la composition de son équipe l'avait déjà précédée, il n'en demeure pas moins que le Premier ministre est garant et comptable de l'action de son staff ministériel.

En effet, et si on croit toutes les lectures faites autour de ce qui s'est passé lors de l'enterrement de Rédha Malek entre Saïd Bouteflika et Ali Haddad, et qui prédisent un lâchage de Tebboune par El Mouradia, il ne resterait plus au Premier ministre comme alternative que de compter sur le travail de son équipe. Pourtant, difficile de dissocier l'argent des affaires de la politique et si Tebboune n'arrive pas à faire le ménage dans ce monde, il ne pourra rien faire pour relancer l'économie nationale en présence de tous ces prédateurs.