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Un nom et des indications

par Moncef Wafi

Décidément, rien ne se fait comme ailleurs en Algérie et les exemples illustratifs ne manquent pas. Alors qu'il est dans les usages d'attendre de la majorité parlementaire de désigner le Premier ministre avant de penser à nommer des ministres, le HMS vient d'être destinataire d'une demande de la présidence d'intégrer le nouveau gouvernement.

Si la participation du FLN et du RND est acquise, le pouvoir en place cherche à se donner une autre légitimité «partisane» à défaut de la caution populaire perdue parmi les 35,37% de taux de participation, nouveau pourcentage délivré par le Conseil constitutionnel. Une indication sur la nature du prochain gouvernement qui ne sera certainement pas constitué de technocrates ou si peu au milieu de ministres issus des partis majoritaires, ce qui suggère un gouvernement Sellal, bis repetita.

Reste maintenant à connaître le nom du futur Premier ministre. Reconduira-t-on Sellal ou héritera-t-on d'un autre nom, peut-être Tebboune, l'actuel ministre de l'Urbanisme et du Commerce, par intérim, dont le nom est revenu à plusieurs fois ? Cette désignation peut renseigner l'opinion publique sur le rapport de force, ou du moins sur un de ses aspects, puisqu'elle ne manquera pas d'apporter un éclairage sur la tendance générale du moment. Si la nomination d'un Premier ministre en Algérie ne répond à aucune logique parlementaire, étant du ressort exclusif d'El Mouradia, il ne fait aucun doute que renouveler sa confiance à Sellal est un signe fort sur l'insistance à poursuivre une politique de gouvernance qui a montré toutes ses limites.

Dans tous les secteurs, à tous les niveaux, le taux de réussite des nouveaux programmes lancés pour résorber les effets de la crise économique frise le un chiffre et la tendance actuelle ne prête pas à l'optimisme. Relancer Sellal, c'est courir le risque de perpétuer le statu quo alors qu'il serait plus salvateur d'injecter de nouveaux profils, plus technocrates, qui pourront au moins prétendre au bénéfice du doute. Si l'ancienne équipe gouvernementale a failli à mettre en place une politique de crise, se contentant de chiffres et des prévisions optimistes à des horizons plus ou moins proches, l'urgence est de miser sur des ministres qui peuvent maîtriser leurs dossiers ou du moins essayer d'apporter des solutions réalistes qui prennent en compte les spécificités algériennes dans le contexte économique mondial.