Pour la plupart des Algériens, les affaires du FLN ne les concernent pas.C'est l'affaire du régime et de ceux qui ont ce «parti», «al hizb», comme plan de carrière. Il est quand même piquant d'entendre des membres du comité central de ce parti invoquer le besoin de «consulter» les stratosphères avant de désigner le secrétaire général. Le «personnel» perd même le sens de la «forme» où l'on est censé faire semblant «jusqu'au bout» que les choses se font «normalement» dans un «parti normal» et dans un pays «normal». C'est vrai aussi que ce personnel n'aime pas les situations où le «centre» n'émet pas quelque chose de clair et où ils ont à décider par «eux-mêmes» et donc à prendre des risques.

Ce dilemme cornélien s'est traduit par un vote au comité central qui n'a pas été un succès pour Belkhadem mais qui n'a pas été non plus une déroute. Les seuls qui sont déroutés sont, à l'évidence, les membres du comité central qui souffrent d'être sans «directives». Et bien entendu, il y a ceux qui, en dehors du FLN, font une fixation sur la barbe de Belkhadem. Mais comme ils n'ont pas de droit de vote, cela est bien secondaire. Il y a deux manières d'appréhender les péripéties du FLN. La première est de s'en moquer et de se dire que la vie partisane a été tellement réduite au cours de ces deux dernières décennies à des contorsions creuses que tout ce qui peut advenir ne peut être qu'un non-événement. Et qu'un Belkhadem le «barbu» soit remplacé par untel « le moustachu» ou untel «l'imberbe» ne changera rien à la situation.

On est dans des jeux politiques «vides» sans aucune incidence sur l'état des marchés, sur les prix des produits, sur l'état de l'université et sur celui de l'école, sur l'avenir et sur le présent. Cela peut avoir, à la limite, une incidence dans la vie et la carrière des membres du comité central du «parti» éventuellement. Sans plus. C'est donc un non-événement au sens plein du terme. Le secrétaire général du FLN sera désigné par la «stratosphère» alors que les Algériens ont des problèmes de terriens, de routes cabossées et d'eau qui, pas loin de la capitale, peut se laisser désirer durant des semaines sans passer par les robinets. Et ils sont très nombreux ces Algériens à se moquer complètement de savoir si le SG du FLN aura une fine barbe ou une grosse moustache. C'est «kif-kif» et c'est «leur» affaire, point barre.

A COTE DE CETTE ECRASANTE MAJORITE QUI SE DESINTERESSE TOTALEMENT DE CETTE AFFAIRE, IL Y A UNE PETITE MINORITE QUI S'Y PASSIONNE POUR DES RAISONS TRES DIVERSES. CERTAINS POUR DES MOTIFS PUREMENT ESTHETIQUES, LE «LOOK» DE BELKHADEM NE LEUR PLAIT PAS ET ILS SOUHAITENT QU'IL PARTE, QU'ILS NE LE VOIENT PLUS ET N'ENTENDENT PLUS PARLER DE LUI. IL Y A CEUX QUI «CROIENT CROIRE» QU'IL INCARNE UNE IDEOLOGIE OU UN COURANT. ET CELA FAIT RIRE AUX ECLATS, ET EN OFF, LE MONDE TRES BLAGUEUR DES APPARATCHIKS DU «HIZB» QUI SAVENT QUE SEULE LA «METEO DU JOUR» AU SEIN DU POUVOIR COMPTE. IL Y A CEUX QUI ESTIMENT QUE LES «PSYCHODRAMES» QUI TOUCHENT LE PERSONNEL DU REGIME MERITENT D'ETRE SUIVIS ET ANALYSES. ENFIN, IL Y A CEUX QUI PENSENT QUE CELA NE FAIT QUE DEGRADER DAVANTAGE L'IMAGE DE LA POLITIQUE ET DES PARTIS ALORS QUE LE PAYS A BESOIN D'UNE VRAIE VIE PUBLIQUE. CONSTAT JUSTE. MAIS ON SAIT QUE CE N'EST PAS EN CESSANT DE VOIR BELKHADEM ET SA BARBE QU'ON VA LE RESOUDRE.