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Qui veut quoi

par El-Guellil

Notre capitale, leur capitale est habitée par cinq millions de personnes. Wahrane regroupe deux millions et demi de ghachi ; c'est kif-kif à quelques chats près à Constantine.

Tout ce beau monde, pas souvent très beau, aspire à la justice, la sécurité, l'éducation, la santé, l'électricité, l'eau, les routes, le tiliphoune et? une monnaie réelle. Donc un pouvoir d'achat réel. Chaque semaine, pour ne pas dire chaque jour, la presse rapporte des faits et méfaits qui s'imposent au lecteur. Des marches, rassemblements, sit-in, routes barrées, grèves de la faim et autres manifestations de mécontentement qui sont loin d'être l'expression du seul ras-le-bol.

Au contraire, elles se produisent pour rappeler au personnel gestionnaire ses manquements dans la gestion de l'espace public.

Car aujourd'hui, avec les conditions sociologiques de vie collective, structurées par l'individualisme, le salariat, la forme conjugale de vie familiale, le logement urbain, la concentration citadine, etc., il n'y a d'alternative que l'aspiration à un Etat efficace et juste, dirigé par un personnel légitime et compétent. Les Algériens ne sont pas ingouvernables : ils sont à la recherche d'un personnel politique crédible qui prenne en charge la gestion de l'espace public.

Par exemple, des hôtels ont subi des dégâts énormes, causés par des riverains mus par la volonté de mettre fin à « ces lieux de libertinage ». Que faut-il retenir, sinon le fait que ces voisins voulaient se faire justice eux-mêmes. Une expression de la non-justice ambiante. En réponse, les patrons de ces hôtels, par contre, ont porté plainte et donc font appel à la Justice. D'un côté, les uns ne croient pas en la justice, d'un autre on y croit.

Au fait, cet incident dramatique indique que la société est en train d'exiger une justice crédible et un Etat de droit.