Envoyer à un ami | Version à imprimer | Version en PDF

Confusion

par El-Guellil

Quoi que tu fasses tu es dans la bouse. Tu ne sais plus sur quel pied danser. Ton attitude, ton comportement, tes gestes, ta situation sociale, tout est décrypté, lu, interprété, chacun y va de sa langue-loupe qui ne loupe rien. Te voilà donc traité de débile si tu te tais, de fier si tu te sapes bien. Normalement habillé, on te considère comme mendiant. Gentil, tu es animal, turbulent, tu es mal éduqué. Machi matrabbi. Pauvre, tu es misérable. Riche, tu dois naviguer dans l'argent sale. Instruit, khanez culture. Tu caches ta connaissance, c'est que tu n'es sûrement pas un être humain. Tu évites les gens, matkabbar, il se prend pour une m?Tu parles avec tout le monde en toute modestie, te voilà mechtèg maarifa. Tu dors, on te réveille. Tu te réveilles, on te fatigue. Tu es fatigué, on te rend malade. Tu es malade, c'est bien fait pour toi, tu mérites pire, rabbi ykhallas. C'est de la folie furieuse. Alors quand la vie te présente mille raisons de pleurer, montre-lui que tu as mille raisons pour sourire.

Un jour, un sage a vu un scorpion se noyer et décida de le tirer de l'eau, et lorsqu'il le fit, le scorpion le piqua. Par l'effet de la douleur, le maître lâcha l'animal qui de nouveau tomba à l'eau en train de se noyer. Le sage tenta de le tirer nouvellement et l'animal le piqua encore.

Quelqu'un qui était en train d'observer se rapprocha et lui dit :

- Excusez-moi, mais vous êtes têtu ! Ne comprenez-vous pas que à chaque fois que vous tenterez de le tirer de l'eau, il va vous piquer ?

Le sage répondit:

- La nature du scorpion est de piquer, et cela ne va pas changer la mienne qui est d'aider.

Alors, à l'aide d'une feuille, le maître tira le scorpion de l'eau et sauva sa vie et continua.

Ne change pas ta nature si quelqu'un te fait du mal; prends à peine des précautions. Les uns poursuivent le bonheur, les autres le créent.