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Les fumiers

par El-Guellil

« Au début, c'était pour faire comme les grands. Une petite jebda par là, deux taffes et se rincer tout de suite la bouche. La première prise complètement, sans tousser, car ça faisait pas « rajel ». Une deuxième et il fallait avaler la fumée. Et, taffe sur taffe, go l'accélérateur, c'est le teuf-teuf. Une, deux, trois, une quatrième, je ne vais pas vous l'apprendre, vous le savez bien vous-même, on met le paquet. Un paquet en temps normal. Plus, quand on fait la fête. On fait la fête à son budget en détruisant sa santé. Trou dans le budget en attendant d'autres trous, on étouffe. Ras-le-bol ! Demain je m'arrête. Je finis celui-là et promis, c'est le dernier, kmi, kmi. Garrou après garrou. Vous changez de marque, celle-là était trop forte. Des brunes, vous passez aux blondes, vous changez de maîtresses. Promis, barkani. Mais, quand vous voulez faire le pas, pour cesser de consommer cette drogue, vous apprenez, devant la difficulté rencontrée, qu'il y a des additifs dans le tabac pour vous rendre accro justement.

Les gouvernements le savent ! Mais ils n'interdisent pas la fabrication, ni la distribution des produits de la mort. Au nom de quoi ? de faire rentrer de l'argent dans les caisses. Les Zimpots. Et avec cet argent, on offre un petit budget aux services de la santé pour développer des campagnes anti-tabac. Elles fleurissent. Que de lâcheté, on vous intoxique et ensuite on vous interdit de vous intoxiquer, tout en espérant qu'il n'y ait pas trop de personnes qui s'arrêtent de fumer, vous rendez-vous compte du manque à gagner ? Et si au lieu d'interdire la cigarette dans les lieux publics, on l'interdisait tout simplement ?»